Africa-Press – Senegal. Arrivés au pouvoir il y a quelques jours, Bassirou Diomaye et son gouvernement s’emploient pour mettre en œuvre leur programme. Pour l’économiste togolais Kako Nubukpo, également commissaire à l’UEMOA, le président sénégalais serait très inspiré de miser, prioritairement, sur l’économie.
“C’est effectivement à cela qu’il faut s’attaquer, et ce, dans deux dimensions”, a-t-il déclaré lors d’un entretien avec “Jeune Afrique”. “La première (dimension), c’est une forte demande de souveraineté de la part de la jeunesse, qui constitue le socle de l’électorat de Diomaye Faye. Ce qui nous renvoie à la question de la souveraineté monétaire, mais au-delà, de la souveraineté économique tout court. Le deuxième élément qui fait que l’économie va forcément être au centre du mandat du nouveau président du Sénégal, c’est que le chômage des jeunes est massif. Toute la question sera de trouver des marges de manœuvre pour employer cette jeunesse diplômée en attente d’activité. Il vaut mieux que les choses soient mises sur la table et que n’importe quel Sénégalais puisse constater qu’il n’y a pas de désir de détournement des deniers publics”, a jugé l’économiste.
À la question de savoir comment s’y attaquer concrètement, Kako Nubukpo a donné des pistes de solutions. “La promesse de changement, c’est d’abord une promesse de prospérité pour la jeunesse. Pour cela, il faut élargir son espace fiscal. D’où l’idée des audits avec derrière, une augmentation des marges de manœuvre budgétaires et un élargissement de l’espace monétaire. Une politique monétaire qui n’aurait comme seul objectif la lutte contre l’inflation, ne suffira certainement pas. C’est pourtant ce qui caractérise jusqu’à présent la zone franc, contrairement aux autres zones. L’ordolibéralisme, le monétarisme, l’idée que le seul objectif de la politique monétaire, c’est la stabilité des prix, mais pas la création d’activités. Le gouvernement d’Ousmane Sonko veut se consacrer à cette création d’activités”, a-t-il ajouté.
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