Le président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne, tire la sonnette d’alarme sur les inconvénients de la mise en œuvre de la loi sur le contenu local dans le secteur pétro-gazier sans préalablement repenser la définition de l’entreprise sénégalaise. Le premier vice-président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui était l’invité d’Objection sur Sud Fm, ce dimanche, estime que la définition actuelle donne droit à toute entreprise étrangère établie au Sénégal d’être considérée, au même titre que les nationaux, d’entreprise sénégalaise.
« Nous devons clarifier ce que nous appelons ‘entreprise sénégalaise’. Parce que si nous avançons sans le clarifier le contenu local sur les rentes du pétrole posera des problèmes », prévient-il. Il s’explique : « Quand vous entendez contenu local vous pensez immédiatement à Baïdy Agne et les autres, c’est-à-dire des Sénégalais. Mais il se trouve qu’aujourd’hui dans la définition même de ce que nous appelons entreprise sénégalaise, il s’agit tout simplement d’une entreprise de droit sénégalais. C’est-à-dire que Nn-Chine, une entreprise chinoise qui est là pour exécuter des travaux au Sénégal, devient une entreprise sénégalaise au même que celle de Baïdy Agne. »
Pour éviter que le privé national soit lésé comme il l’est dans d’autres secteurs, le Cnp « suggère de redéfinir l’entreprise sénégalaise comme une entreprise où l’actionnariat est sénégalais », renseigne Baïdy Agne qui estime que « le Sénégal est un pays trop ouvert ». Ce qui est « déplorable » à son avis : « Je ne connais pas personnellement un pays émergent où l’émergence ne s’est pas construit autour du secteur privé national. »