Africa-Press – Senegal. Vingt organisations de la société civile sénégalaise ont publié ce jour un appel pressant pour des concertations inclusives avant le vote de la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie. Ce texte, destiné à lutter contre l’impunité, encourager l’indemnisation des victimes et favoriser la réparation des préjudices, suscite des inquiétudes quant à son application. Les signataires, parmi lesquels Y’en a Marre, AfrikaJom Center et la Ligue sénégalaise des droits humains, estiment que « face aux défis persistants liés à l’impunité et aux souffrances des victimes », un dialogue élargi est « impératif ».
Le collectif met en garde contre une interprétation de la loi d’amnistie qui favoriserait « une justice non équitable ». Il propose six principes fondamentaux pour encadrer ce processus: « la recherche de la vérité » sur les événements de 2021 à 2023, « la lutte contre l’impunité » pour responsabiliser les auteurs de violations des droits humains, et « l’indemnisation des victimes » via des compensations adéquates. Les organisations appellent également à « l’adoption de réformes » pour prévenir de tels actes, à « la participation inclusive » des victimes et acteurs sociaux, et au « sursis à l’examen de la proposition » pour garantir une justice impartiale.
« Nous appelons à la création d’un espace où les voix des victimes, des organisations de la société civile et d’autres acteurs sociaux sont écoutées et prises en compte », insistent-elles. Les signataires invitent le gouvernement, les parlementaires et toutes les parties prenantes à engager « un dialogue constructif », transparent et accessible, permettant aux citoyens d’exprimer leurs préoccupations.
Les 20 organisations, incluant RADDHO, ONG 3D, LEGS-Africa et le Forum du justiciable, réaffirment leur engagement pour une justice équitable et une réparation intégrale des préjudices subis.
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