Africa-Press – Senegal. Les restes d’une enfant Bambuti mort-née ont été retirés du catalogue d’un musée anatomique britannique. Le corps, daté de 1906, pouvait être consulté à des fins de recherche médicale. Le musée tente de déterminer s’il peut être rapatrié en RDC.
Un musée anatomique de Londres a jusqu’ici en sa possession les restes d’un bébé mort-né africain, du peuple Bambouti, a découvert l’écrivaine britannique Nadifa Mohamed, relate le Guardian. Elle était en train de préparer un documentaire sur les « zoos humains » au Royaume-Uni.
Le corps du bébé faisait partie du catalogue du Musée de Hunter du Collège royal de chirurgie d’Angleterre. Il date de 1906. La mère du bébé, de l’ethnie Bambuti, a été emmenée de l’Afrique au Royaume-Uni en 1904 par l’explorateur britannique James Harrison.
Les restes faisaient partie du catalogue et pouvaient être demandés pour être consultés dans le cadre de recherches médicales.
« Je pense que dans ce cas particulier, il n’y a aucune raison pour que le musée garde son corps. Il a probablement été pris illégalement sans consentement, il a été traité comme un jouet » par des médecins de l’époque, a avancé Nadifa Mohamed. La fillette « mérite le respect d’être enterrée après près de 120 ans », selon elle.
Contactée par Nadifa Mohamed, la tribu Bambuti, de la République démocratique du Congo (RDC), a dit ignorer que la petite fille avait été laissée au Royaume-Uni et était en possession du musée. « Dans leur culture, le bébé n’est pas en repos tant qu’il n’a pas été enterré dans son propre sol en RDC », a-t-elle fait savoir.
L’argumentation du musée
Le Collège royal de chirurgie d’Angleterre, qui chapeaute le musée anatomique de Hunter, a tenté de clarifier la situation.
Les restes du bébé n’ont pas été exposés dans les musées britanniques depuis 20 ans, a expliqué son porte-parole. Cependant, ils étaient disponibles pour de « véritables recherches médicales ».
Après avoir été contacté par Nadifa Mohamed, le personnel du musée a retiré la dépouille de son catalogue.
« Compte tenu de la sensibilité de l’affaire », le Collège veillera « à ce qu’aucune autorisation pour des recherches médicales sur les restes de l’enfant mort-née ne soit accordée ».
Pour le moment, le Collège, ayant une procédure de rapatriement « établi », tente de déterminer si un représentant du peuple Bambuti peut faire avancer l’affaire.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Senegal, suivez Africa-Press