Africa-Press – Senegal. Pieds nus sur le sable, il a exécuté des pas de danse et entonné des chants funèbres en wolof, avant de parcourir le littoral à cheval, un drapeau palestinien à la main.
Sur la plage de Yoff, à Dakar, le performeur sénégalais Thierno Gueye a mêlé tradition et engagement politique pour exprimer sa solidarité avec la population de Gaza.
Sa prestation a débuté par un rituel « Ndeup » de l’ethnie Lebu, traditionnellement pratiqué pour apaiser des troubles spirituels ou psychologiques. Pieds nus sur le sable, il a exécuté des pas de danse et entonné des chants funèbres en wolof, avant de parcourir le littoral à cheval, un drapeau palestinien à la main.
« En tant que jeune Sénégalais, je me suis demandé ce que je pouvais faire. Je n’ai pas la possibilité d’aller en Palestine ni de mettre fin au conflit, mais je voulais attirer l’attention sur ce que vivent le peuple palestinien et surtout les enfants de Gaza », a-t-il expliqué à Anadolu. L’artiste a choisi la plage de Yoff, « l’un des lieux publics les plus fréquentés de Dakar et là où [il a] passé [son] enfance », afin de toucher un large public.
Selon lui, les baigneurs et promeneurs ont d’abord observé la scène avec étonnement, avant d’applaudir en apercevant le drapeau palestinien. Thierno Gueye dit vouloir renouveler ce type d’actions dans les prochains mois.
Une amitié historique entre le Sénégal et la Palestine
Les relations entre le Sénégal et la Palestine remontent aux années 1960, peu après l’indépendance du pays vis-à-vis de la France. Premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, fervent défenseur de l’indépendance palestinienne, avait participé, aux côtés de dirigeants africains, à une mission de médiation en Israël au nom de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).
Depuis 1975, Dakar préside sans interruption le Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. En 1989, le Sénégal est devenu l’un des premiers pays africains à accueillir une mission diplomatique palestinienne et à délivrer un passeport diplomatique à l’ex-dirigeant Yasser Arafat.
Sous la présidence de Senghor, le pays avait rompu ses relations diplomatiques avec Israël après la guerre arabo-israélienne de 1973, une rupture qui a duré jusqu’en 1992, confortant l’image du Sénégal comme l’un des alliés africains les plus constants de la cause palestinienne.
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