Africa-Press – Senegal. Les avocats de Juan Branco, avocat français de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, réclament sa libération, dans un communiqué de presse publié samedi soir.
Maîtres François Gibault, Luc Brossollet, Alexandre Ursulet et Robin Binsard, expliquent avoir « été informés de la remise de (leur) confrère Juan Branco aux autorités sénégalaises par les autorités mauritaniennes, alors que celui-ci s’était rendu dans ce pays régulièrement et en vue d’échapper à la persécution politique qui lui avait été promise au Sénégal ».
Estimant que « cette remise méconnait les règles de droit international, et expose (…) Juan Branco a de graves violations de ses droits humains », les quatre conseils rappellent qu’aucun avocat « ne devrait être inquiété en raison de l’exercice de sa profession, où qu’il soit dans le monde, quelle que soit la défense qu’il a choisie, et quelle que soit la personnalité de ses clients ».
« Le combat judiciaire que mène notre confrère Juan Branco pour son client M. Ousmane Sonko ne justifie en aucun cas la persécution politique dont il fait l’objet à Dakar », poursuivent les avocats français, qui précisent qu’ils exerceront « toutes les voies de droit adéquates pour mettre fin aux procédures menées contre Juan Branco au Sénégal » qu’ils qualifient « d’instrumentalisation pure et simple du code pénal à des fins politiques ».
Ils appellent enfin « toutes les autorités françaises, espagnoles, et, bien sûr, sénégalaises, à réagir en vue de permettre la remise en liberté de Juan Branco ».
Pour rappel, Juan Branco a été arrêté à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, alors qu’il tentait de quitter le pays pour regagner la France.
Il était en effet visé par un mandat d’arrêt international après que le procureur général a estimé que certaines de ses déclarations et publications sur les réseaux sociaux étaient constitutives d’éléments « d’infractions pénales ».
L’avocat a, de son côté, saisi la Cour pénale internationale pour qu’elle ouvre une enquête sur le président sénégalais Macky Sall pour des faits de « crimes contre l’humanité », à la suite d’événements meurtriers survenus en juin dernier après la condamnation d’Ousmane Sonko pour « corruption de la jeunesse ».
Une plainte a également été déposée à Paris pour les mêmes faits.
À la fin du mois dernier, un tribunal sénégalais a placé Ousmane Sonko en détention sous l’inculpation d’appel à l’insurrection et de complot contre l’autorité de l’État, avant de procéder à la dissolution de son parti politique, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF).
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