Africa-Press – Senegal. L’opposant et ancien député Thierno Bocoum s’est joint aux réactions suite à la publication du rapport d’exécution budgétaire du deuxième trimestre 2025, rendu public par le ministère des Finances.
Selon le président du mouvement AGIR – Les Leaders, les chiffres contenus dans ce document traduisent « une situation préoccupante » pour l’économie nationale.
Le rapport montre que les dons budgétaires n’ont atteint que 19,3 milliards FCFA, soit à peine 8 % des prévisions, signe d’un « désengagement progressif des partenaires techniques et financiers ». Pour compenser, l’État s’est fortement tourné vers les marchés financiers, mobilisant 1 677 milliards FCFA, représentant près de 75 % des ressources de trésorerie, mais à des conditions jugées « coûteuses ».
La croissance de 12,1 % enregistrée au premier trimestre repose quasi exclusivement sur l’exploitation du pétrole et du gaz, tandis que l’économie hors hydrocarbures stagne à 3,1 %. « Cette dépendance fragilise l’économie réelle et expose le pays aux chocs externes », a averti Thierno Bocoum.
Par ailleurs, l’investissement public, censé soutenir la relance, est « quasiment à l’arrêt ». Sur 581,9 milliards exécutés (30 % des prévisions), seuls 11,9 milliards proviennent directement de l’État, soit 8 % de son objectif.
Le fardeau de la dette s’alourdit également, avec déjà 501,1 milliards d’intérêts payés en six mois. « Ce rapport n’est pas celui d’une relance mais celui d’un budget de survie. Derrière l’affichage de la croissance, il révèle une économie déséquilibrée, tenue par les hydrocarbures, minée par l’endettement et privée des investissements qui conditionnent son avenir », a conclu M. Bocoum.
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