CAN 2022 : pourquoi la victoire du Sénégal fait sens

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CAN 2022 : pourquoi la victoire du Sénégal fait sens
CAN 2022 : pourquoi la victoire du Sénégal fait sens

Africa-Press – Senegal. Au terme d’une finale pleine de suspense dans un match de haute facture, le Sénégal est parvenu à vaincre ses éternels doutes et conquérir, enfin, la Coupe d’Afrique des nations. La fin d’une anomalie du football africain. Le Sénégal, premier pays africain au classement Fifa où il occupe la 20e place, finaliste de la CAN 2019, a rejoint la prestigieuse liste des champions d’Afrique. Les Lions de la Teranga se sont imposés avec brio face à une équipe des Pharaons d’Égypte méritante par son abnégation derrière un parcours où ils ont enchaîné quatre prolongations. Après un premier tour poussif, tout comme le Sénégal, les Pharaons ont marqué les esprits en venant à bout successivement de la Côte d’Ivoire, du Maroc et enfin du pays organisateur, le Cameroun, dans une demi-finale mémorable. Mais que s’est-il vraiment passé sur le terrain du stade d’Olembé de Yaoundé ce 6 février 2022 ?

Un match entamé par le bon bout

Tout commence par un choix fort d’Aliou Cissé d’aligner Ismaïla Sarr d’entrée de jeu, bien qu’il ne soit pas confirmé qu’il puisse jouer entre quatre-vingt-dix et cent vingt minutes de jeu. Cela démontre que le Sénégal voulait éviter le piège tendu par les Pharaons à la Côte d’Ivoire, au Maroc et au Cameroun. S’il n’a finalement pas pu aller au bout du match, son apport a largement contribué à la qualité du contenu du match réalisé par le nouveau champion d’Afrique.

Dès les premières minutes, on a senti une équipe sénégalaise à la hauteur de l’événement à travers un siège constant du camp égyptien. Le côté gauche de l’équipe, qui s’est révélé avec l’avènement de Saliou Ciss, auteur d’une CAN de très haut niveau, a permis à Sadio Mané d’être plus en vue durant le tournoi. Le latéral gauche cité a, sur une déviation de Famara Diedhiou, su créer un penalty dès la 3e minute sur un tacle de Mohamed Abdelmonem. Le penalty raté par Sadio Mané aurait pu enfoncer le Sénégal, mais au contraire, intervenu très tôt dans le match, il n’a pas empêché les Lions de maintenir la pression sur le camp égyptien et de livrer (et de loin) la meilleure mi-temps du Sénégal dans cette Coupe d’Afrique des nations.

Le meilleur match de l’ère Aliou Cissé ?

La deuxième mi-temps est repartie sur les mêmes bases avec un Sénégal qui a maintenu la cadence et a gardé un ascendant sur son adversaire. Comme prévu, l’Égypte de Carlos Queiroz est restée dans sa logique en maintenant les ajustements programmés tout au long de la compétition avec les entrées d’Ahmed Sayed Zizo, Trezeguet, mais aussi celle de l’attaquant Marwan Hamdi (Smouha SC), préféré à Mohamed Sherif, qui est entré puis sorti lors des demi-finales pour offrir plus de poids à l’attaque des Pharaons. Mais face à une excellente organisation défensive, particulièrement difficile à contourner en raison de la vitesse et de la complémentarité de joueurs comme Kalidou Koulibaly, Abdou Diallo, Bouna Sarr et, dans les buts, de la vigilance d’Édouard Mendy, l’Égypte, malgré quelques bonnes combinaisons, n’a jamais pu renverser le cours du match.

Le Sénégal a tout simplement confirmé sa montée en régime, entrevue à partir de la première demi-heure du match contre le Cap-Vert, pour s’élever au niveau auquel il était attendu. Dans le contenu, de nettes améliorations ont été notées dans les mécanismes de jeu. Les Lions ont ajouté de la fluidité à un collectif toujours bien en place. De quoi se dire qu’il s’agit là d’un match qu’on devra garder comme référence. Le sélectionneur Aliou Cissé semble ainsi avoir trouvé une formule gagnante sur laquelle s’appuyer pour confirmer son nouveau statut de champion d’Afrique.

Une victoire pleine de symboles

Au-delà de la dimension technique et tactique qui a permis de déjouer le piège égyptien, ce match a permis de briser plusieurs mythes. Remporter la Coupe d’Afrique des nations au pays des Lions indomptables du Cameroun, cinq fois champion d’Afrique, une équipe qui a brisé les rêves de victoire finale lors des CAN 2002 et 2017, est un signe fort. Qui plus est devant le pays le plus titré. Il faut en effet admettre que la génération actuelle des Pharaons d’Égypte, bien que n’ayant pas encore renoué avec le succès des glorieux anciens, reste une référence du football africain. Faut-il rappeler les belles performances continentales des clubs égyptiens comme Al-Ahly ou Zamalek et le fait que la sélection qui a participé à cette CAN était essentiellement composée de joueurs évoluant dans le championnat local.

Des perspectives très encourageantes

Désormais, il faut espérer que cette victoire puisse permettre au football sénégalais de tourner la page d’une longue période de disette pour envisager l’avenir différemment. Les prochaines échéances arrivant très rapidement, le Sénégal devra confirmer qu’elle dispose des bases d’une équipe capable de se qualifier pour la Coupe du monde, en éliminant cette même équipe d’Égypte lors de la double confrontation du mois de mars, et jouer un rôle important dans le football mondial.

À la suite de ce succès, il est fort probable que l’attractivité de l’équipe nationale prenne une autre ampleur par rapport aux joueurs binationaux. L’ajout de joueurs comme Boubacar Kamara, Sofiane Diop, voire le Germano-Sénégalais Ismail Jacobs que des rumeurs annonçaient présent dans la liste d’Aliou Cissé pour la CAN, peut être envisagé avec optimisme. On peut aussi espérer que le sélectionneur saura également regarder dans le vivier de joueurs évoluant présentement dans le championnat du Sénégal. De quoi mieux réussir un mix qui peut être détonnant de footballeurs talentueux et motivés pour porter les couleurs du Sénégal.

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