Changement climatique : de possibles points de bascule dès aujourd’hui !

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Changement climatique : de possibles points de bascule dès aujourd’hui !
Changement climatique : de possibles points de bascule dès aujourd’hui !

Africa-Press – Senegal. Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir – La Recherche n°925, daté mars 2024.

Imaginez une tour du jeu Jenga. Vous retirez les blocs un à un, la tour devient instable mais résiste… jusqu’à ce que vous enleviez le bloc de trop et qu’elle s’effondre en une fraction de seconde. De manière similaire, notre système terrestre comporte des points de bascule, des seuils critiques au-delà desquels des changements majeurs, parfois irréversibles et aux conséquences immenses, peuvent survenir rapidement.

Le dépérissement de l’Amazonie

Par exemple, l’Amazonie fournit une grande partie de ses propres précipitations par échange d’eau entre l’atmosphère locale et la végétation. La déforestation et les sécheresses de plus en plus récurrentes dues au changement climatique peuvent perturber ce mécanisme, poussant le système à franchir un point de bascule où la forêt se transforme en savane. Ce dépérissement de l’Amazonie serait une catastrophe pour la biodiversité, les populations du bassin amazonien et la planète entière au climat global alors modifié.

La meilleure prévention est de limiter le réchauffement

L’effondrement des calottes glaciaires ou la libération de carbone due à la fonte du pergélisol seraient aussi des points de bascule amplifiant considérablement la hausse du niveau de la mer et l’amplitude du réchauffement. L’état des connaissances scientifiques ne permet pas de chiffrer précisément les seuils de basculement, mais donne des fourchettes de réchauffement global dans lesquelles ils risquent de se déclencher.

À +1,1 °C aujourd’hui par rapport aux températures préindustrielles, nous entrons déjà dans le monde possible de certains points de bascule et leur risque de déclenchement augmente nettement avec chaque fraction de degré supplémentaire. La meilleure prévention est de limiter le réchauffement au niveau le plus bas possible.

Par Céline Guivarch, directrice de recherche à l’École des ponts, auteure principale du 6e rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), groupe 3. Et Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS, auteur principal du 6e rapport du Giec, groupe 1.

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