Africa-Press – Senegal. À Saint-Louis, au Sénégal, le Fanal rime avec les fêtes de fin d’année colorées, illumine l’histoire de la ville et suscite l’intérêt des habitants.
Considérée comme la capitale politique de l’Afrique occidentale française (AOF) de 1895 à 1902, puis comme la capitale du Sénégal et de la Mauritanie jusqu’en 1957, Saint-Louis a conservé certaines traditions de la période coloniale.
L’une des traditions les plus importantes est la procession de lanternes colorées appelées « fanal », dont la taille dépasse celle d’un être humain. Ces lanternes sont présentées dans les rues de la ville à la fin de chaque année, accompagnées d’une foule de personnes. Cette tradition, qui remonte au 18è siècle, est célébrée depuis 24 ans sous forme de festival.
La 24è édition du festival Fanal s’est déroulée sur la place Baya, le lieu de rassemblement le plus célèbre de la ville. Elle a rassemblé le secrétaire d’État à la culture, aux industries créatives et au patrimoine historique, Bacary Sarr, l’organisatrice du festival, la journaliste Marie Madeleine Diallo, des représentants de la ville, des habitants de la région et de nombreux touristes étrangers.
Trois lanternes illuminées ont été amenées sur la place de la ville, accompagnées de danses et de chants locaux. Ces lanternes défileront dans les rues le soir du 31 décembre.
Selon certaines sources, la tradition du fanal à Saint-Louis, qui accueillait à l’époque une importante population étrangère en raison de son statut de capitale de l’AOF, serait née de l’inspiration des femmes qui se rendaient à la messe de minuit à Noël.
La fête du fanal s’est transformée en célébration au 18è siècle, lorsque les femmes africaines ou mulâtres, appelées « signare », qui avaient épousé des Européens, se rendaient à la messe de Noël.
Vêtues de leurs plus beaux habits pour l’occasion, elles traversaient les rues de la ville, où l’électricité n’était pas encore arrivée, accompagnées de lanternes portées par leurs serviteurs, créant ainsi une image lumineuse dans l’obscurité.
Aujourd’hui, chaque 30 décembre, d’immenses lanternes en bois et en carton envahissent les rues des différents quartiers de Saint-Louis à la tombée de la nuit.
Accompagnées d’une foule de personnes, elles défilent à travers les lieux les plus connus de la ville et sont finalement amenées sur la place Baya.
Elles sont accompagnées de jeunes filles portant des costumes de signare, qui attirent l’attention avec leurs longs chapeaux en forme de cône, ainsi que de femmes vêtues de costumes traditionnels.
Dans le cadre du festival Fanal, le public peut également découvrir de nombreux éléments de la culture sénégalaise à travers divers spectacles et activités.
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