Africa-Press – Senegal. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a lancé l’alerte sur une accélération inédite du réchauffement de la planète, lequel pourrait croître de 1, 5 ° C à l’horizon à 2030.
Le GIEC de l’Organisation des nations unies fait notamment état d’une accélération du réchauffement de la planète au point que le seuil de croissance de 1, 5 °C pourrait être atteint dix ans avant ses prévisions initiales.
Dans un rapport rendu public lundi, le Groupe d’experts intergouvernemental de l’ONU sur le climat indique qu’une telle accélération pourrait à terme menacer l’humanité déjà frappée par des canicules et inondations en série, en plus de nouveaux désastres sans précédent.
Le document relève que la planète se réchauffe sur fond d’augmentation des événements extrêmes tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations, présentées comme des manifestations des changements climatiques.
’’Dans le meilleur scénario, la température pourrait revenir sous le seuil de 1, 5°C d’ici à la fin du siècle, en coupant drastiquement les émissions et en absorbant plus de CO2 qu’on en émet’’, font savoir les experts de l’ONU.
Ils soulignent que les humains sont indiscutablement responsables des dérèglements climatiques et n’ont d’autre choix que de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, s’ils veulent en limiter les dégâts.
Dans son rapport, le GIEC rappelle que des techniques permettant de récupérer le CO2 dans l’atmosphère à large échelle étaient toujours à l’état de recherche, alors qu’il faudrait réduire les émissions de CO2 de moitié d’ici à 2030 pour tenir la hausse de 1, 5°C.
A moins de trois mois de la tenue de la Conférence des parties sur le climat (COP 26), prévue à Glasgow, en Ecosse, le constat des experts climat de l’ONU, sonne comme une ‘’alerte rouge’’ face à une hausse d’émissions de gaz à effet de serre (GES).
« Il n’y a pas le temps d’attendre et pas de place pour les excuses », a réagi le chef de l’ONU, Antonio Guterres.
Il a insisté sur la nécessité de faire de la COP 26 un « succès », dans la foulée d’une telle alerte pour l’humanité, lancée par le GIEC.
A ce stade, seule la moitié des gouvernements ont révisé leurs engagements à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, alors que certaines conséquences du réchauffement sont de toute façon « irréversibles », font savoir les experts sur le climat.
’’Sous l’influence de la fonte des glaces polaires, le niveau des océans va continuer à augmenter pendant « des siècles, voire des millénaires. La mer, qui a déjà gagné 20 cm depuis 1900, pourrait encore monter d’environ 50 cm’’, signalent-ils
Ils estiment qu’ à plus de 1, 5°C, les canicules, inondations et autres événements extrêmes vont augmenter de manière « sans précédent » en termes d’ampleur, de fréquence, d’époque de l’année où elles frapperont et de zones touchées, d’ici 2100, même à +2°C.
Dans tous les cas, la planète devrait atteindre le seuil de +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, autour de 2030. Dix ans plus tôt que la précédente estimation du GIEC, en 2018.
’’Ensuite, d’ici à 2050, la hausse se poursuivrait bien au-delà de ce seuil qui est une des limites clés de l’Accord de Paris, même si, le monde parvenait à réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre’’, mentionne-t-on dans le rapport.
’’Si ces émissions ne sont pas drastiquement réduites, les +2°C seront dépassés au cours du siècle. Ce qui signerait l’échec de l’Accord de Paris et son objectif de limiter le réchauffement « bien en-deçà » de +2°C, si possible +1,5°C’’, peut-on y lire.