Les bienfaits du poivre et du piment

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Les bienfaits du poivre et du piment
Les bienfaits du poivre et du piment

Africa-Press – Senegal. Ils apportent en petites quantités de nombreux minéraux et oligo-éléments, ainsi qu’une grande variété d’antioxydants. Et en rehaussant le goût, cette épice et ce condiment permettent de limiter l’utilisation du sel en cuisine.

Noir de Tellicherry (Inde), vert de Madagascar, rouge de Kampot (Cambodge), blanc de Penja (Cameroun)… Le poivre invite au voyage. Si la réglementation française n’autorise l’appellation “poivre” que pour les fruits issus des poivriers de la famille des pipéracées (Piper nigrum, Piper longum, Piper cubeba, etc.), ce roi des épices, originaire d’Inde, se distingue d’autres baies telles celles de Sichuan (Zanthoxylum piperitum), provenant de Chine ou de Timur du Népal (Zanthoxylum armatum), ou encore les baies roses (Schinus terebinthifolius).

Le piment (famille des solanacées), frais, sec ou en sauce, s’impose lui aussi sur les étagères de nos cuisines, qu’il soit doux et subtil comme le paprika, ou fort et explosif comme le piment oiseau. D’autant qu’en plus de ses capacités à exalter les saveurs d’un plat, il possède, comme le poivre, de nombreux bienfaits nutritionnels et pour la santé.

Une échelle du piquant

L’échelle de Scoville, mise au point en 1912 par le pharmacologue américain Wilbur Scoville, mesure la force des piments. Celui d’Espelette affiche 1000 à 3000 unités Scoville ; le piment oiseau et la harissa (purée de piments rouges) 30.000 à 60.000 unités ; le piment habanero, 150.000 à 325.000 unités ; le Dragon’s Breath, 2,48 millions d’unités.

Depuis 2017, le piment le plus fort au monde (répertorié dans le Guinness des records ) est le Pepper X, avec 3,2 millions d’unités sur l’échelle de Scoville. À noter que la capsaïcine – responsable du piquant – étant lipophile, il est conseillé, pour couper le “feu” d’un piment, de le consommer mélangé à une matière grasse (lait, huile, crème fraîche, etc.).

C’est une bonne source d’antioxydants

Poivres et piments apportent en petites quantités de nombreux minéraux et oligo-éléments : fer, magnésium, phosphore, calcium (2,6 mg pour 1 g de poivre blanc) ou potassium (16 mg/1 g de poivre noir). 10 g de piment de Cayenne fournissent aussi 7,6 mg de vitamine C, 3 mg de vitamine E, 8 μg de vitamine K et 10 μg de vitamine B9. Tous possèdent également une grande variété d’antioxydants.

Pour les piments, la capsaïcine, la quercétine et la lutéoline, et pour les poivres, la pipérine (qui donne le goût piquant), le bêta-carotène, les acides laurique et myristique. À noter que les huiles essentielles (sabinène, alpha- et bêta-pinène, limonène, etc.) qui confèrent au poivre son arôme et son goût spécifiques représentent jusqu’à 3,5 % du fruit.

Le piment serait bénéfique pour le cœur…

Consommer des piments rouges forts serait associé à une réduction de 13 % du risque de mortalité prématurée, principalement liée aux maladies cardiaques ou à l’accident vasculaire cérébral, d’après des travaux américains. Selon une étude plus récente, manger au moins quatre fois par semaine du piment réduirait de 34 % le risque de mortalité par maladie cardio-vasculaire.

Le piment favoriserait aussi la circulation sanguine. Une étude menée sur plus de 13.000 adultes chinois pendant neuf ans a mis en évidence que leur consommation est inversement associée à l’hypertension artérielle. La prise de piment semble également aider à garder un poids stable.

et pour le microbiote intestinal …

Seuls 25 % de la capsaïcine digérée sont absorbés par l’intestin. Cet alcaloïde peut donc atteindre des concentrations élevées dans les selles, expliquant les possibles crises hémorroïdaires qui suivent une forte consommation de piment. La capsaïcine possède toutefois une action antibactérienne, en empêchant la croissance des bactéries nocives. Elle stimulerait également la production dans le côlon de mucine, laquelle favorise la croissance de “bonnes” bactéries.

En outre, si la consommation de piment est déconseillée aux personnes souffrant de troubles gastriques préexistants comme les ulcères, la capsaïcine inhiberait la sécrétion d’acide gastrique et aiderait à lutter contre les douleurs et pesanteurs gastriques, la dyspepsie.

Poivre et piments soulagent la douleur

Leurs propriétés analgésiques sont liées à la capsaïcine pour le piment et à la pipérine, un alcaloïde présent (2 à 9 %) dans l’enveloppe du grain de poivre. La douleur neuropathique diminuerait de plus de 50 % chez les individus atteints de sciatique lombaire et du syndrome du canal carpien traités pendant huit semaines avec du dexibuprofène, couplé à du Lipicur (composé d’acide lipoïque, de curcumine et de pipérine), par rapport au groupe ayant reçu l’anti-inflammatoire non stéroïdien seul ou couplé avec l’acide lipoïque.

“Des vertus anti-inflammatoires”, par Sibylle Naud, diététicienne-nutritionniste aux Sables-d’Olonne (Vendée)

“En rehaussant le goût des plats, poivres et piments permettent de limiter l’utilisation du sel en cuisine. Le piment renferme aussi de la capsaïcine et le poivre de la pipérine, deux antioxydants qui font chuter l’inflammation chronique, laquelle favorise le développement de nombreuses pathologies à composante inflammatoire comme les maladies cardio-vasculaires, l’obésité, le diabète de type 2. Le poivre intensifie également l’effet d’autres anti-inflammatoires comme la curcumine du curcuma.”

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