Africa-Press – Senegal. Ce n’est pas une, mais deux espèces de mygales qui viennent d’être découvertes en Equateur. Si à première vue la nouvelle paraît bonne, elle s’accompagne en réalité d’une triste réalité: ces arthropodes sont sévèrement menacés.
“Le temps de ces araignées pourrait être compté”
Les chercheurs de l’Université San Francisco de Quito (Equateur) ont repéré Psalmopoeus chronoarachne dans une forêt de la Cordillère des Andes. Cette zone subit l’exploitation minière et l’agriculture, d’où le nom qui a été attribué à l’arachnide. En effet, “chronoarachne” signifie à la fois “temps” et “araignée”. “Le mot composé fait référence à l’adage selon lequel le temps de ces araignées pourrait être compté ou réduit par des activités anthropiques à fort impact”, expliquent les chercheurs à l’origine de cette découverte dans une étude publiée le 13 décembre 2023 dans la revue Zookeys.
Le tronc et les pattes de P. chronoarachne arborent une belle couleur dorée. La femelle décrite atteint 30 mm, chélicères comprises.
Une araignée de l’espèce Psalmopoeus chronoarachne. Crédit: Peñaherrera-R. P, León-E. RJ
Un spécimen caractériel mais attachant
L’autre arachnide décrit a été baptisé Psalmopoeus satanas. “Satanas”, c’est ainsi que les chercheurs ont surnommé un spécimen mâle recueilli. Dans leur article, ils avouent “avoir développé une grande affection pour cet individu au cours de ses soins, malgré son mauvais tempérament et ses attaques sporadiques” qui lui ont valu son surnom.
Ce spécimen mesure 29 mm, chélicères comprises alors qu’une femelle, elle aussi mesurée, faisait 46 mm. Satanas présente lui aussi des reflets dorés. Cette espèce a été repérée au nord de la Cordillère occidentale des Andes à 900 m d’altitude.
Elle aussi subit les activités anthropiques de la région. Son habitat est fragmenté par l’agriculture, les concessions minières et les nouveaux territoires urbains.
Des mygales en danger
Selon les observations des chercheurs, ces deux espèces de mygales pourraient parfaitement être placées dans la catégorie “En danger critique” de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
A terme, il n’est pas exclu que ces arachnides disparaissent. “Il est important de considérer que les zones dans lesquelles vivent ces arthropodes ne sont pas protégées par la loi”, insiste dans un communiqué Pedro Peñaherrera-R, co-auteur de l’étude.
En outre, les mygales équatoriennes en général sont aussi les victimes d’un trafic illégal visant à faire d’elles des animaux de compagnie. Les chercheurs attendent maintenant que leur gouvernement en fasse davantage pour protéger ces arthropodes.
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