Pouvoir D’Achat en Chute, Tabaski Morose à Missirah

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Pouvoir D'Achat en Chute, Tabaski Morose à Missirah
Pouvoir D'Achat en Chute, Tabaski Morose à Missirah

Africa-Press – Senegal. À six jours de la fête de la Tabaski, l’effervescence habituelle tarde à gagner le marché à bétail de Missirah. Sur les lieux, les enclos sont pleins, les béliers bien nourris, les vendeurs installés… mais les acheteurs, eux, se font désirer. Une situation inquiétante pour les commerçants qui, chaque année, misent gros sur cette période.

Sous un soleil écrasant, les regards sont lourds d’attente. Mamadou, éleveur venu de Tambacounda, surveille d’un œil ses bêtes, tout en gardant l’autre rivé sur les rares visiteurs qui franchissent l’entrée du marché.

« Cela fait quatre jours que je suis là. J’ai amené plus de trente moutons, tous bien préparés pour la Tabaski. Les gens viennent, ils demandent les prix, ils discutent… mais au final, ils repartent sans rien acheter. Ils disent qu’ils n’ont pas d’argent. »

Lui n’est pas le seul à faire ce constat. Autour de lui, plusieurs commerçants murmurent la même plainte: une offre abondante, mais une demande presque inexistante. Certains évoquent les conséquences de la vie chère, d’autres pointent du doigt les difficultés économiques que traversent les ménages.

« L’année dernière, à cette date, j’avais déjà vendu la moitié de mon troupeau. Aujourd’hui, je n’ai écoulé que deux moutons », confie Ibrahima, un vendeur établi depuis plus de dix ans dans le circuit.

Face à cette situation jugée intenable, certains éleveurs envisagent un repli stratégique. « Si ça ne bouge pas d’ici deux ou trois jours, je reprends la route pour la Gambie. Là-bas, la demande commence à grimper, et je peux au moins récupérer mes frais », explique un autre commerçant, originaire de Vélingara.

Ce désintérêt apparent du marché local risque d’avoir des répercussions sur l’accès au mouton pour de nombreuses familles. Si les vendeurs repartent, l’offre locale pourrait s’effondrer à la veille de la fête, faisant mécaniquement grimper les prix pour les derniers acheteurs.

En attendant, les vendeurs, coincés entre l’urgence de vendre et la réalité d’un marché morose, gardent espoir que les jours à venir apportent un sursaut salvateur. Mais pour beaucoup, la Tabaski 2025 s’annonce déjà comme une saison à perte.

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