Africa-Press – Senegal. Lors du 5e Sommet de l’Éducation d’Istanbul organisé par la Fondation Maarif de Türkiye, et dont l’Agence Anadolu (AA) est le “Partenaire mondial de communication”, les responsables éducatifs du Djibouti, du Mali et du Sénégal ont insisté ce vendredi sur la nécessité de transformer les systèmes scolaires pour répondre aux crises sociales, économiques et environnementales.
Réunis autour du thème intitulée « comment guérir le monde avec l’éducation », ils ont mis l’accent sur l’éducation comme levier de cohésion, de résilience et de justice sociale.
Les trois représentants ont présenté les défis propres à leurs pays, ainsi que des priorités nationales en matière d’inclusion scolaire, d’adaptation pédagogique et de gouvernance éducative.
– Sénégal: officialisation des langues maternelles et intégration des élèves hors système
La secrétaire générale du ministère sénégalais de l’Éducation nationale, Khady Diop Mbodj, a annoncé que le français, bien qu’actuellement langue officielle de l’éducation, restera une langue secondaire, tandis que la langue nationale sénégalaise seras officiellement intégrées dans le système éducatif d’ici 2029. Elle a souligné que l’éducation devait devenir “un lien mondial” fondé sur une vision partagée et la transmission de savoirs dans un monde de connaissances multiples.
La responsable sénégalaise a rappelé que son pays compte environ quatre millions d’apprenants et travaille à intégrer les enfants qui essaient de s’éduquer hors du système scolaire. Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la qualité, l’équité, la gouvernance et “l’humanisation” des écoles, invitant à former des élèves capables de discerner et d’ancrer la connaissance dans l’éthique.
– Djibouti: coopération internationale mais affirmation des programmes nationaux
Le ministre de l’Éducation de Djibouti, Moustapha Mohamed Mahamoud, a insisté sur les obstacles auxquels son pays est confronté, notamment la pauvreté, l’injustice sociale, l’accès difficile à l’emploi et les inégalités de genre. Il a rappelé que “l’école doit être un lieu de justice sociale” et que chaque fille menant sa scolarité à terme contribue à réduire les mariages précoces.
Appelant à une coopération internationale égalitaire dans le domaine de l’éducation, il a toutefois tenu à souligner que Djibouti est fier de disposer de ses propres programmes scolaires, de la primaire au lycée. Il a également identifié les enseignants comme “acteurs clés de la guérison”, plaidant pour une formation renforcée et des pratiques pédagogiques innovantes.
– Mali: bâtir la cohésion nationale par l’éducation
Le secrétaire général malien, Boubacar Dembélé, a estimé que l’éducation peut apporter des réponses aux violences, discriminations, conflits, défis environnementaux et à l’insécurité alimentaire.
Il a affirmé que le Mali doit faire davantage d’efforts pour devenir un “État-nation”, en soulignant que l’école ne doit plus se limiter aux savoirs théoriques mais apprendre la diversité et encourager le changement de comportement dès la formation. Le responsable a également mis en avant la nécessité de rétablir la confiance entre l’État et les enseignants, d’intégrer le respect des biens publics et de renforcer la sensibilisation aux médias.
– Un consensus sur le rôle des enseignants et l’urgence d’une transformation éducative
Les trois responsables ont convergé sur le rôle central des enseignants dans la transformation des systèmes éducatifs. Ils ont mis l’accent sur la nécessité d’adapter les contenus, d’améliorer la formation, de moderniser les approches pédagogiques, notamment avec l’intégration de l’intelligence artificielle au Sénégal, et de promouvoir une éducation inclusive afin de ne laisser aucun enfant en marge.
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