Moyen-Chari : la culture du Beré-beré en péril faute de matériels agricoles modernes

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Moyen-Chari : la culture du Beré-beré en péril faute de matériels agricoles modernes
Moyen-Chari : la culture du Beré-beré en péril faute de matériels agricoles modernes

Africa-Press – Tchad. À 3 kilomètres de Sarh, de l’autre côté du fleuve Chari, le village de Badara dans le canton Banda vit principalement de l’agriculture. Dans ce village, la majorité des habitants pratiquent la culture du sorgho de décrue, connu sous le nom de Beré-beré.

Cette culture, essentielle pour l’économie locale, se fait en contre-saison, lorsque les eaux du fleuve se retirent, laissant place à des terres fertiles. Selon le chef d’antenne de l’ANADER du Sud-est, organisme d’appui au développement rural, le Beré-beré peut être une culture très rentable si elle est bien exploitée. En effet, un hectare de cette céréale peut produire jusqu’à 40 sacs, un rendement intéressant pour les producteurs. Il encourage donc les agriculteurs du village Badara à persévérer et à améliorer leurs techniques de production afin de maximiser leur profit.

La culture du Beré-beré n’est pas nouvelle à Badara. Ahmed Zakaria, chef dudit village, rappelle que cette tradition existe depuis plus de 60 ans. Mais aujourd’hui, la situation est préoccupante: “Autrefois, il suffisait de cultiver une petite portion de terre pour avoir une bonne récolte. Maintenant, ce n’est plus pareil, le rendement a chuté.” Il ajoute que Grâce aux agents de l’ANADER, les cultivateurs ont appris de nouvelles techniques de labour, mais ces efforts restent insuffisants face aux défis grandissants. “Avant, nous avions des tracteurs, mais aujourd’hui, il n’y en a plus. Travailler la terre est devenu difficile, et nos rendements en souffrent.” Le principal obstacle rencontré par les agriculteurs est l’absence de matériel agricole moderne.

Haroun Adim agriculteur et commerçant déplore notamment le manque de tracteurs, un problème qui dure depuis cinq ans: “Nous avons besoin de tracteurs et de produits pour lutter contre les insectes et les maladies qui ravagent nos cultures. L’argent se trouve dans la terre, mais sans moyens, nous ne pouvons pas en profiter.”

Ce constat est partagé par le chef de village Ahmed Zakaria qui insiste sur l’urgence d’apporter du matériel aux producteurs. Malgré ces difficultés, les agriculteurs de Badara ne baissent pas les bras. Avec un meilleur accès aux équipements agricoles et plus de soutien des autorités, ils espèrent redonner un nouvel élan à la culture du Beré-beré. Leur message est clair: avec les bons outils, cette culture pourrait redevenir un moteur économique pour le village et toute la province du Moyen-Chari.

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