Africa-Press – Tchad. Le pouvoir tchadien a conclu dimanche 20 avril un accord de paix avec une milice du Tibesti (nord du Tchad), mettant ainsi un terme à plusieurs années d’instabilité dans la localité aurifère de Miski, a constaté un correspondant l’Agence France-Presse (AFP).
L’accord signé par le médiateur de la République, Saleh Kebzabo, prévoit une amnistie générale pour les membres des forces tchadiennes de défense et de sécurité et pour ceux du comité d’autodéfense de Miski qui ont participé aux affrontements pendant la période 2019-2020.
Autre point important de l’accord: tous les permis d’exploitation minière sont annulés et toutes les activités minières dans la zone de Miski et ses environs sont suspendus en attendant les conclusions des études cartographiques.
Miski, situé à quelque 200 kilomètres de Bardaï, chef-lieu de la province du Tibesti dans l’extrême nord du Tchad est une localité dont le sous-sol regorge d’importants gisements d’or. Depuis plusieurs années, cette zone aurifère est défendue par un comité d’autodéfense qui empêche l’Etat d’y accéder aux fins d’exploitation des ressources du sous-sol.
Une région très convoitée
« Cette fois, nous croyons à cet accord, il appartient aux deux parties de respecter leur engagement », a déclaré Djimet Chava, le président du comité d’autodéfense. « Même s’il y a blocus, nous sommes déterminés à négocier au lieu de recourir à la violence », a-t-il précisé lors de la cérémonie de signature. Un premier accord avait été signé en novembre 2019 entre le gouvernement d’Idriss Déby Itno, aujourd’hui défunt, avec le comité d’autodéfense de Miski qui n’a jamais été appliqué.
Plusieurs revendications majeures des locaux n’avaient pas alors trouvé satisfaction dont la question de l’exploitation de gisement d’or, à l’origine de leur révolte.
« Le 8 janvier 2023, le gouvernement du maréchal Mahamat Idriss Déby [qui a succédé à son père à la tête du pays] avait signé un nouvel accord avec le même comité. Mais le gouvernement n’a pas respecté les clauses », a expliqué à l’AFP un membre du comité qui a requis l’anonymat. « Ça doit être le dernier accord et il faut que les deux parties aient la volonté de le respecter », a-t-il ajouté.
Depuis l’indépendance du Tchad de la France en 1960, le Tibesti a attiré la convoitise d’innombrables orpailleurs illégaux, tchadiens, mais aussi soudanais et d’autres pays d’Afrique, ainsi que des militaires.
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