L’ONG MEDEV commémore la Journée mondiale de la liberté de la presse

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L’ONG MEDEV commémore la Journée mondiale de la liberté de la presse
L’ONG MEDEV commémore la Journée mondiale de la liberté de la presse

Africa-Press – Tchad. Médias libres, démocratie forte: quel avenir pour la liberté de la presse à l’ère de la désinformation ?’’. C’est le thème d’une causerie-débat couplée à une exposition de quelques figures emblématiques de la presse tchadienne organisée ce 3 mai à l’espace Betna de N’Djaména par l’ONG Médias pour le développement (MEDEV).

Ce 3 mai marque la commémoration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Engagée dans la promotion de la paix, le renforcement d’un journalisme de solutions et la lutte contre la désinformation, l’ONG MEDEV, a mis les petits plats dans les grands en cette journée particulière.

Des grands noms de la presse tchadienne comme Laldjim Narcisse, Laoro Gondjé ( actuellement conseiller à la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel), accompagnés d’Azoudoum Aweina Gedeon, journaliste indépendant, ont été invités à échanger avec des journalistes, pour la plupart jeunes.

Laldjim, également historien et correspondant de Reporters sans frontières (RSF), avance que la liberté de la presse s’est installée avec l’arrivée au pouvoir du Mouvement patriotique du salut (MPS). ‘’La liberté de la presse a été proclamée au Tchad le 4 décembre 1990 par le président Idriss Deby Itno, qui venait de renverser l’une des dictatures les plus implacables. Ce discours a posé les jalons de la liberté. La liberté de la presse est le baromètre de la démocratie. Mais, aujourd’hui, avec la désinformation, les journalistes ont des difficultés’’, constate-t-il, appelant à la formation des journalistes en fact-checking.

Il déplore la détention depuis près de deux mois de deux confrères et d’un collaborateur occasionnel des médias à la Maison d’arrêt de Klessoum. ‘’La place du journaliste n’est pas en prison, c’est dans une salle de rédaction’’.

Azoudoum Aweina rappelle aux journalistes leurs responsabilités. ‘’ Le droit de la presse, ce n’est pas notre droit à nous: c’est le privilège des citoyens que nous exerçons à leur place. L’idéal démocratique voudrait que les citoyens accèdent librement à l’information puisqu’ils doivent participer à la gestion de la chose publique’’, souligne-t-il.

Le conseiller Laoro, qui a exercé en tant que journaliste sous le régime oppressif d’Habré et aussi sous le régime du MPS jusqu’à 2016, croit qu’il n’y a pas de péril en la demeure. ‘’Parlant de la liberté de la presse, je suis optimiste. Nous avons pris la bonne direction. Pourquoi ? Lorsque nous voyons le foisonnement du paysage médiatique, rien que pour la ville de N’Djaména, nous avons 24 radios privées. Au sud, dans les 7 provinces, il y a 25 radios privées. Les médias en ligne sont plus d’une centaine. Nous avons huit télévisions privées. Et chaque fois, il y a des demandes de création d’un nouvel organe’’, se satisfait-il.

A l’issue des échanges, des images des figures historiques de la presse tchadienne telles que Saleh Kebzabo, fondateur de N’Djaména Hebdo (créé en 1989), l’un des premiers journaux privés au Tchad, Ahmad Makaila, ancien grand éditorialiste de la télévision nationale, Mahamat Hissein, fondateur du journal Le Progrès, Abba Ali Kaya, ancien directeur général de l’Agence tchadienne de presse et d’édition (ATPE), ont été exposées. Une occasion de découvrir certaines de ces icônes qui, pour certaines, ne sont plus de ce monde.

A travers cette journée, ‘’nous voulons non seulement rendre un hommage à la presse, mais aussi poser les bonnes questions, susciter la réflexion, ouvrir des perspectives parce que célébrer la liberté de la presse ce n’est pas seulement la défendre, mais c’est aussi la comprendre, l’interroger et surtout la faire vivre’’, déclare Doumdé Frédéric, représentant de l’ONG MEDEV.

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