Africa-Press – Tchad. Le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) s’oppose aux consultations en vue de la mise sur pied d’un nouveau Cadre de dialogue politique. Lors d’un point de presse tenu ce 7 mai, le groupe a néanmoins déclaré sa disponibilité à participer à un dialogue politique “sincère”.
Après la dissolution du Cadre national de concertation des partis politiques (CNCP) le 18 avril, le président de la République, Mahamat Idriss Deby, a réuni le 5 mai la majorité de la classe politique à la présidence. Dans sa communication, il a notamment évoqué la création d’un nouveau Cadre, une proposition qui suscite des interrogations au sein du GCAP.
Le GCAP trouve cette démarche paradoxale. ‘’Si l’on dissout quelque chose, cela veut dire que celui-ci ne sert à rien ou qu’il a échoué. Mais comment dissoudre quelque chose puis l’encenser, le ripoliner ou magnifier ses réussites? N’est-ce pas dit-on qu’on ne change pas l’équipe qui gagne?’’, s’interroge Max Kemkoye, membre du GCAP.
Le Groupe estime que, comme les précédents cadres de dialogue, le prochain manquerait de sincérité. ‘’L’enjeu et l’objectif de la mise en place de ce Cadre de dialogue sont ailleurs. Il s’agit bien évidemment, par cette manœuvre, d’arriver à disposer d’un instrument à la fois de manipulation, de séquestration des revendications et de contrôle des opinions politiques dans lequel tous les partis doivent siéger’’, critique le GCAP.
Pour le Groupe, la création d’un nouveau Cadre de dialogue politique n’est pas une priorité. ‘’Le problème de création d’un Cadre de dialogue politique n’est ni un problème politique majeur auquel le pays est confronté ni une priorité de gouvernance à laquelle les Tchadiens attendent des réponses institutionnelles en urgence’’, estime Max Kemkoye.
Le GCAP refuse d’être perçu comme une coalition de ‘’caution à un pouvoir qui souffre de déficit’’. Cependant, il se dit prêt à dialoguer si une véritable sincérité est mise en avant. ‘’Si le système s’est rendu compte de l’instabilité actuelle du pays et de son pouvoir qui ne tient qu’à un fil, et qu’il y a des problèmes politiques majeurs (…) la voie royale pour un apaisement politique général et la stabilité, devant instaurer la confiance des Tchadiens, demeure ni plus ni moins l’ouverture d’un dialogue politique sincère. Et si c’est le cas, le GCAP et ses partenaires sont prêts à y participer’’, conclut le Groupe.
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