Africa-Press – Tchad. Il y a exactement un an, le 6 mai 2024, les Tchadiens se sont rendus aux urnes pour l’élection présidentielle, un scrutin qui a marqué un tournant dans la transition politique amorcée après la prise de pouvoir par la junte militaire en 2021 à la mort du président Idriss Déby Itno.
Ils étaient huit millions d’électeurs appelés à départager dix candidats, dont le Général Mahamat Idriss Déby Itno, président de transition, et son Premier ministre, Dr Succès Masra. À l’issue du vote, les résultats provisoires ont donné vainqueur le candidat de la coalition pour un Tchad uni, Mahamat Déby avec 61 % des suffrages.
Cette élection, perçue comme la dernière étape de la transition après la mort du Maréchal Idriss Déby Itno en 2021, s’est déroulée dans un climat tendu. L’opposition telle que le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) a dénoncé des irrégularités et un manque de transparence, tandis que des observateurs ont relevé la transparence et le calme dans le déroulement du scrutin. Malgré ces critiques, le Conseil constitutionnel a validé les résultats ouvrant la voie à l’investiture du Maréchal Mahamat Déby Itno le 23 mai.
Du côté des Transformateurs, après quelques mois de silence, dans une allocution solennelle prononcée le 28 janvier 2025, Dr Succès Masra, leader du parti, a lancé un appel fort à l’unité nationale et à la construction d’un Tchad ancré dans la justice et l’égalité.
Un an plus tard, le régime semble s’être ancré. Les élections législatives de décembre 2024, marquées par une faible participation et des accusations de fraude, ont renforcé la majorité du Mouvement patriotique du Salut (MPS), le parti au pouvoir, qui détient désormais 124 sièges sur 188 à l’Assemblée nationale et aussi avec une majorité écrasante aux sénatoriales. À N’Djamena, la population tchadienne attend avec fermeté la réalisation des 12 chantiers du programme politique du gouvernement qui tardent à être effectif.
À un an d’anniversaire, l’on se pose la question, ce scrutin a-t-il réellement ouvert la voie à un renouveau démocratique ou a-t-il simplement entériné un régime militaire sous une nouvelle légitimité? Pour l’heure, le pouvoir en place affirme poursuivre sa « marche vers le progrès », tandis que les défis économiques et sécuritaires continuent de peser sur les espoirs d’une population en quête de changement
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