Africa-Press – Tchad. Commencée début juin, la saison des pluies dans la province du Salamat suscite des appréciations contrastées de la part des producteurs, des techniciens de l’agriculture et du délégué provincial de l’Agriculture.
Haroun Djali, président des Fédérations des semenciers du Salamat, estime que, malgré une pluviométrie différente de celle de l’année précédente, certaines cultures sont déjà proches de leur stade de maturité. Il appelle toutefois les partenaires à soutenir les producteurs en mettant à leur disposition les moyens et matériels nécessaires pour un développement agricole durable.
De son côté, Noubarangué Alexis, chef de secteur de l’ANADER (Agence nationale d’appui au développement rural), note une baisse des superficies emblavées: 131 033 hectares en juillet 2025, contre 150 763 hectares en juillet 2024, soit un recul de 19 730 hectares.
Concernant la pluviométrie, les chiffres sont également en baisse par rapport à l’année précédente. À Aboudeïa, elle est passée de 876,5 mm en 45 jours en juillet 2024 à 495,1 mm en 41 jours en juillet 2025, soit un déficit de 381,4 mm et quatre jours de pluie en moins. À Harazé, elle est passée de 716,4 mm en 32 jours en 2024 à 479,1 mm en 31 jours en 2025, soit un déficit de 237,3 mm et un jour en moins. À Amtiman, la pluviométrie a reculé de 876,5 mm en 45 jours en 2024 à 495,1 mm en 41 jours en 2025, soit une différence négative de 381,4 mm et quatre jours en moins.
Le délégué provincial de l’Agriculture du Salamat, Hamza Mahamat Zène, reconnaît ce déficit pluviométrique, mais souligne que les travaux champêtres avancent malgré tout. Il rappelle que le Salamat, considéré comme le grenier du Tchad, manque cruellement de matériel agricole. Il lance ainsi un appel aux partenaires pour renforcer les capacités locales, tout en alertant sur les menaces liées aux ennemis de cultures, notamment les chenilles, qui nécessitent une vigilance accrue des services techniques.
Par ailleurs, le fleuve saisonnier Bahr Azoum, qui déborde généralement à cette période et constitue une opportunité pour les cultures de riz et de berbéré, n’a toujours pas quitté son lit. Une situation qui inquiète déjà de nombreux producteurs.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Tchad, suivez Africa-Press