Rapporté par
Anouar Chennoufi
Africa-Press – Tchad. La Directrice régionale de l’Entité des Nations Unies pour l’Egalité des Sexes et l’Autonomisation des Femmes (ONU Femmes), chargée de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mme Oulimata Sarr, a été reçu par le Président du Conseil Militaire de Transition, le lieutenant-général Mahamat Idriss Deby Itno, dans la journée du lundi 11 octobre 2021, avec laquelle le président du CMT s’est entretenu autour des conditions de la femme au Tchad.
L’hôte onusienne effectue une visite officielle au Tchad, dans le cadre de sa participation à la campagne mondiale du « He for She – Lui Pour Elle », prévue le mardi 12 octobre courant.
Le He For She, c’est quoi?
Le « He For She » est un mouvement mondial de solidarité en faveur de l’égalité des sexes, l’autonomisation et les Droits des femmes, lancé par ONU Femmes en 2014. Son objectif est d’éliminer toutes formes de violences basées sur le genre.
Madame Sarr a publié sur son compte Twitter :
« Ravie d’être au #Tchad en mission. Je remercie @longoh_p Amina Priscille Longoh Ministre de la Femme et de la Protection de la petite enfance pour l’accueil chaleureux. Ensemble pour faire bouger les lignes #womenempowerment #egalitedeschances #tchad »
Cette initiative laisse présager que l’autorité tchadienne de transition actuelle, présidée par Mahamat idriss Deby, s’active réellement à faire bouger les choses dans le pays afin de donner plus de considération et de droits aux femmes tchadiennes.
Au cœur de l’action
Les observateurs confirment bien que des progrès ont été déjà accomplis au Tchad en matière d’égalité des sexes, néanmoins les femmes et les filles continuent de subir les conséquences de la discrimination et de la violence.
Dans ce contexte, 30% des femmes tchadiennes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées avant l’âge de 15 ans, et environ 14% d’entre elles accouchent également avant l’âge de 15 ans, sans compter les mutilations génitales féminines, pratiquées dans la plupart des régions, qui touchent 44% des femmes.
Au cycle moyen, le taux de scolarisation des filles avoisine les 18,3% alors que celui des garçons est de 39,9%. Nous enregistrons également une faible représentativité des femmes dans les institutions politiques, une méconnaissance de leurs droits fondamentaux et un accès limité des femmes aux structures de gestion politique.
A propos de l’égalité des sexes
L’égalité des sexes n’est pas seulement un droit fondamental, mais aussi un fondement nécessaire pour l’instauration d’un monde pacifique, prospère et durable. Garantir l’égalité d’accès des femmes et des filles à l’éducation, aux soins de santé, à un travail décent et à la représentation dans les processus de prise de décisions politiques et économiques nourrira l’instauration d’économies durables et sera bénéfique aux sociétés et à l’ensemble de la société tchadienne.
Objectif de l’égalité entre les sexes
Mettre fin à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles n’est pas seulement un droit humain fondamental, mais également essentiel pour accélérer le développement durable. Il a été prouvé à maintes reprises que l’autonomisation des femmes et des filles a un effet multiplicateur et contribue à stimuler la croissance et le développement économique dans tous les domaines.
Depuis 2000, le PNUD, de concert avec les partenaires des Nations Unies et le reste de la communauté mondiale, a placé l’égalité des sexes au cœur de la mission, ce qui en a découlé la constatation de progrès remarquables depuis lors. Bien plus de filles sont à l’école qu’il y a 15 ans et la plupart des régions du monde ont atteint la parité des sexes dans l’enseignement primaire.
Les femmes représentent maintenant 41% des travailleurs rémunérés en dehors de l’agriculture, contre 35% en 1990.
Le Développement durable
Les objectifs de développement durable visent à tirer parti de ces réalisations pour faire en sorte que la discrimination à l’égard des femmes et des filles cesse, malgré que le marché du travail présente encore d’énormes inégalités, du fait que dans certaines régions, les femmes se voient systématiquement refuser l’égalité d’accès aux emplois.
Donner aux femmes des droits égaux sur les ressources économiques telles que la terre et la propriété est essentiel et il en va de même pour l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive.
Le projet Alphabétisation fonctionnelle des femmes membres des organisations paysannes du Tchad (ALFOP) a été lancé depuis la Maison des femmes de N’Djamena le 8 janvier 2020. Son objectif étant de renforcer les organisations paysannes tchadiennes et les capacités techniques et économiques des femmes dans leurs activités par l’alphabétisation et la formation professionnelle.
« Le progrès de la femme est le progrès humain »
Il s’agit d’une évidence absolue qui ne saurait être perçue si l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes n’y figurent pas en bonne place car on ne peut réaliser le développement, en en écartant la moitié de l’humanité.
La femme tchadienne mise en lumière : exposition de portraits
Rappelons qu’au cours du mois de mars 2019, l’Ambassadeur de France au Tchad, M. Philippe LACOSTE, avait inauguré à l’Institut français du Tchad, l’exposition « Portraits des femmes tchadiennes », et ce, à l’occasion de la Journée internationale de la femme qui couronne la semaine nationale de la femme tchadienne.
La Femme tchadienne réussira-t-elle à briser les chaînes de la discrimination pour atteindre une place au soleil dans l’égalité des sexes ?
Nous connaîtrons sûrement la réponse à travers les mouvements féministes qui militeront dans ce sens.
