Stéphanas Assocle
Africa-Press – Tchad. Au Tchad, les céréales constituent la base de l’alimentation et un axe stratégique pour la sécurité alimentaire. Alors que la production locale est affectée par les perturbations climatiques, le pays recourt davantage aux importations pour satisfaire les besoins sur le marché intérieur.
Au Tchad, le gouvernement a décidé d’exonérer des droits et taxes, l’importation de certaines denrées alimentaires jusqu’au 31 décembre 2025. Cette mesure prise par un arrêté émis le mercredi 5 février par le ministère des Finances, du Budget, de l’Économie et du Plan doit entrer en vigueur avec effet immédiat.
Les denrées alimentaires ciblées sont les céréales (blé, maïs, sorgho, millet, riz), les farines de céréales et la semoule. Cette initiative du gouvernement devrait contribuer à stimuler les importations, réduire le cout de l’acquisition des céréales et en améliorer l’accès sur le marché intérieur, d’autant plus que la production locale est attendue en baisse sur fond de condition météorologique défavorable.
Il faut rappeler que les épisodes d’inondations survenus au Tchad durant le second semestre de l’année 2024 ont ravagé 432 000 hectares de terres agricoles cultivées et entraîné la disparition de 72 000 têtes de bétail, selon les résultats de l’analyse du Cadre harmonisé de décembre 2024.
L’exonération des droits et taxes sur les importations de céréales intervient en outre dans un contexte où la situation de la sécurité alimentaire est préoccupante dans le pays. Les données compilées par l’Office de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indiquaient qu’en décembre 2024, plus de 2,4 millions de personnes (14 % de la population) sont en proie à l’insécurité alimentaire aiguë, soit une augmentation de 400 000 personnes par rapport à décembre 2023.
L’afflux de réfugiés soudanais, estimé à plus de 1 million dans le pays, exerce une pression supplémentaire sur les ressources locales. « Cette pression supplémentaire affecte gravement les communautés hôtes, déjà vulnérables », précise l’OCHA dans son dernier rapport sur la situation humanitaire au Tchad, publié le 13 janvier.
Compte tenu de cette situation, les besoins en denrées de base dans le pays d’Afrique centrale devraient augmenter en 2025. D’après la FAO, les importations céréalières du Tchad avaient déjà augmenté de 8 % pour s’établir à 236 000 tonnes en 2024.
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