Transport Aérien: Redevances Pour Services Rendus

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Transport Aérien: Redevances Pour Services Rendus
Transport Aérien: Redevances Pour Services Rendus

Africa-Press – Tchad. Suite à la publication du rapport 2024 de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), et relayé par Tchadinfos, classant le Tchad parmi les dix pays africains où les taxes sur les billets d’avion internationaux sont les plus élevées, le directeur général de l’Autorité de l’Aviation Civile (ADAC), Brahim Guihini Dadi, a tenu à apporter des précisions.

Selon lui, le rapport mérite d’être nuancé. « Nous ne prélevons pas de taxes, mais des redevances qui correspondent à des services rendus, contrairement aux taxes qui financent les politiques publiques», a-t-il expliqué.

Le Tchad dans le top 10 des pays africains aux taxes aériennes les plus élevées

Il affirme que les redevances globales appliquées au Tchad s’élèvent à environ 92 000 francs CFA (soit environ 140 dollars), un chiffre supérieur à celui mentionné par l’AFRAA (105,70 dollars), mais comparable à ceux de pays voisins. «Le Cameroun applique exactement les mêmes taux, et nous sommes largement en dessous de pays comme le Gabon ou le Nigeria », a-t-il affirmé.

Pour le DG de l’ADAC, ce n’est pas le niveau des redevances qui explique la cherté des billets, mais plutôt le faible volume de trafic aérien au Tchad. « En 2024, nous avons enregistré 140 000 passagers sur toute l’année. À titre de comparaison, le Cameroun dépasse les deux millions. Ce faible trafic réduit l’attractivité pour les compagnies aériennes, limite la concurrence et pousse les prix à la hausse », a-t-il expliqué.

« Quand une seule compagnie opère sur une ligne, elle se retrouve en situation de monopole. Le passager n’a pas le choix, et c’est la compagnie qui fixe son prix », ajoute-t-il, estimant que le manque de concurrence pénalise les voyageurs.

Au-delà des chiffres, le directeur général appelle l’AFRAA à revoir sa méthode d’évaluation: « On ne peut pas comparer le Tchad à l’Éthiopie, à l’Afrique du Sud ou à l’Égypte, qui ont des dizaines de millions de passagers, plusieurs aéroports internationaux, et des économies d’échelle que nous n’avons pas », plaide-t-il.

Il propose que les comparaisons tiennent compte à la fois du niveau de trafic et du contexte structurel. « Il faut classer les pays selon des catégories comparables. Ce n’est qu’ainsi que le débat sur les coûts aériens sera crédible et utile », insiste-t-il.

Enfin, M. Guihini Dadi affirme que des discussions sont en cours avec les compagnies aériennes pour réduire certaines charges qui leur sont propres. Il appelle aussi à renforcer la classe moyenne tchadienne, seule capable de stimuler un trafic aérien soutenu et, à terme, de faire baisser les prix. « Le développement du transport aérien passera par une stratégie nationale ambitieuse et intégrée. Le Tchad, en tant que pays enclavé mais au cœur de l’Afrique, a tout à gagner à renforcer ses connexions. »

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