Africa-Press – Tchad. Les défis de l’industrialisation des économies africaines était au cœur des débats lors de la première journée de la 7ème édition de la conférence internationale sur le financement de l’investissement et du commerce en Afrique (Fita 2024) qui se tient les 11 et 12 juin à Tunis.
Plus de 1000 participants, entre décideurs, opérateurs privés, bailleurs de fonds, experts et chercheurs prennent part à cet événement placé sous le thème: « renforcer la transformation locale et le transfert de technologies pour une croissance durable et inclusive en Afrique ».
« Nos économies sont des économies de rente. Le défi consiste à passer à la transformation et à l’industrialisation », a affirmé Arnaud Mouckaga Onanga, directeur de cabinet du ministre de l’Industrie du Gabon, à cette occasion, mettant en exergue les retombées positives de l’interdiction de l’exportation du bois à l’état brut, en termes d’emplois et de revenus.
« Depuis 2010, la décision a été prise de ne plus exporter du bois à l’état brut, mais transformé », a-t-il déclaré, faisant part d’une « retombée inestimée, soit 6000 emplois directs créés et plus de 1 milliard de dollars de revenus ».
Ainsi, l’exemple gabonais en matière de transformation de bois a servi d’ouverture pour évoquer le potentiel de l’Afrique qui regorge de ressources forestières importantes, en matière de transformation de bois, mais aussi dans plusieurs domaines, étroitement liés aux ressources naturelles et humaines qu’elle renferme, mais aussi grâce à un climat favorable au développement de l’agro-industrie et au transfert technologique, du moins pour certains pays qui ont déjà avancé dans l’amélioration de leurs climat des affaires.
« Tout reste à faire en non pas à refaire en Afrique », a déclaré à Anadolu Moussa Ismaïla Touré, directeur exécutif de Moussa consulting, laissant constater que le niveau de l’industrialisation de l’Afrique reste dramatiquement faible, moins de 2% uniquement selon les chiffres de la Banque africaine de développement (BAD), avancés par Olivier Stoullig, chef des politiques industrielles à la BAD.
Interrogé par Anadolu, Stoullig a énuméré plusieurs instruments financiers, mis par la BAD à la disposition des économies africaines pour combler le manque de ressources financières qui entrave le développement industriel dans le continent.
Le partenariat entre le secteur public et privé (PPP) a été également avancé comme solution incontournable pour développer des chaines de valeur sectorielles et régionales en Afrique.
« Pour réussir cette mission, il faut une approche multifacette », a indiqué Moussa Ismaïla Touré, dans ce contexte, mettant en exergue la complémentarité entre l’Etat qui doit travailler sur le cadre réglementaire et améliorer le climat des affaires, dont l’infrastructure et la formation des ressources humaines, et le secteur privé qui contribue avec son expertise, son savoir-faire et les ressources nécessaires.
Reste, enfin, la problématique de l’accès au marché international, qui dépend de plusieurs paramètres, entre autres, la compétitivité, l’infrastructure logistique ou encore la contrainte géographique.
Là aussi, il se trouve que l’Afrique constitue un marché potentiel de plus de 1,4 milliard de consommateurs, mais dont le niveau de vie moyen reste parmi les plus faibles au niveau global.
A ce niveau précis, la zone de libre-échange africaine (Zlecaf) a été citée comme solution pour développer le commerce interafricain qui ne représente que 15% des échanges du continent , selon Mohamed Malouche, l’un des panélistes de la première journée de Fita 2024.
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