A Moundou, des adolescents cireurs pour survivre

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Africa-PressTchad. Médard, Succès et Henri ont respectivement 9, 10 et 11 ans. Chaque jour, ils se retrouvent pour sillonner les bars, les alimentations et autres lieux de prédilection, pour offrir leurs services de cireurs de chaussures. Leurs caisses à outils qu’ils transportent semblent être pleines à vue d’œil, mais en réalité, ce ne sont que des boîtes de cirages et des verlan vides. On y trouve à peine une boîte de cirage à moitié pleine et quelques mètres de fil à coudre.

Tous habitent le même quartier à Moundou et racontent qu’ils ont appris à coudre par la force des choses, parce qu’ils voulaient apprendre quelque chose pour se prendre en charge. Des trois enfants, seul le plus grand est, à peine bien habillé. Les deux autres portent des vêtements usés et même troués, avec des chaussures quasiment inutilisables.

Chacun des trois enfants a son histoire. Médard a perdu ses deux parents et vit avec ses grands-parents qui sont très fatigués et incapables de s’occuper correctement de lui. Il ne va pas à l’école et est obligé de se battre tout seul pour se prendre en charge. Succès quant à lui est orphelin de père et vit seul avec sa mère qui ne peut assurer tous les besoins de son fils, qui ne va pas non plus à l’école. La pauvre maman se contente de cuisiner quelques parties de poulet pour vendre dans les cabarets de la ville de Moundou. Les revenus lui permettent juste de se nourrir, elle et son fils. En ce qui concerne Henry, il est en classe de CE2 et vit avec ses parents biologiques, mais ceux-ci sont démunis. Le père est un chômeur et la maman se débrouille en fabriquant de la boisson locale.

Ayant pris conscience très tôt de leur situation, nos trois jeunes héros ont embrassé cette activité afin d’épauler leurs parents. Ils racontent qu’à la fin de chaque journée, ils se retrouvent avec 250 à 300 FCFA chacun. Une partie de cet argent est remis à leurs parents comme contribution pour le repas à la maison et l’autre partie est mise de côté, pour servir à acheter des vêtements. A Moundou, ils sont nombreux ces adolescents qui bravent tous les risques pour leur survie, mais ceux-ci sont si spéciaux car dans leurs visages, on peut lire la détermination de réussir.

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