filles-mères, une vie de calvaire

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Africa-PressTchad. L’expression est encore d’usage mais à l’origine, elle a une connotation péjorative et désigne une mère célibataire. Ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Il prend de plus en plus d’ampleur.

En cherchant à prendre soin des enfants conçus “accidentellement”, ces jeunes mères abandonnent les études et se lancent dans des petits commerces, des travaux ménagers et autres activités pour répondre à leur situation. Beaucoup d’entre elles sont renvoyées de la maison familiale.

Paul, père d’une fille-mère affirme que “c’est une honte de donner naissance hors mariage”.

“Nos traditions ne permettent pas de garder un tel enfant dans la maison familiale”, explique-t-il.

Religieusement, une mère célibataire incarne le péché, déclare l’un des responsables du mouvement des jeunes de l’Église. À coeur ouvert, certaines de ces filles assument le fait de donner naissance hors mariage, remettant en cause l’ordre social.

Ce phénomène s’explique du fait que ces filles n’ont pas su gérer leur puberté, par ignorance ou parfois à cause de la pauvreté des parents. Beaucoup d’associations ont porté secours à ces filles en les formant dans divers domaines afin qu’elles puissent se prendre en charge.

En 2008, selon une enquête réalisée par la Mutuelle pour le développement économique et social de la femme, 150 filles de la capitale étaient réparties dans les Lycées Félix Eboué, Féminin et Techniques.

En 2015, l’Ordonnance n°006/PR/2015 et la Loi n° 029/PR/2015 ont interdit le mariage des enfants. Malgré le dispositif, ce phénomène poursuit son chemin. Face à leur avenir sombre, courses journalières pour prendre en charge leurs enfants, ces filles souffrent psychologiquement.

Les parents sont interpellés pour plus de responsabilité et d’encadrement. “Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre. Et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas”, dit un proverbe.

Au Tchad, la question de l’éducation sexuelle reste tabou. Et, les filles, par ignorance ou mauvaise compagnie, se livrent au plaisir dont les conséquences peuvent être destructrices pour tout un avenir. Il est du devoir des parents d’encadrer les enfants, filles et garçons, en matière d’éducation sexuelle.

L’État ou les associations pourraient se pencher sur un programme scolaire et une matière spécifique afin de sensibiliser. De leur côté, quelques Églises on pris conscience de ce phénomène. Dans des lieux de culte, un enseignement est donné aux enfants de 14 à 18 ans sur le thème : “le vrai amour attend”. Si chaque problème a une solution, le phénomène de fille-mère n’est pas du reste.

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