Quand Mahamat Idriss Deby s’oppose catégoriquement au retour des mercenaires tchadiens de Libye

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Mercenaires en position dans le sud libyen
Mercenaires en position dans le sud libyen

Rapporté par
Anouar Chennoufi

Africa-Press – Tchad. Les mercenaires et terroristes quittant le Tchad pour la Libye, appartiendraient aux groupes armés d’opposition au Tchad, et le plus dangereux d’entre eux, étant le pertinent opposant, Timan Erdimi, résidant au Qatar.

Ces mercenaires complotent depuis le sud de la Libye qu’ils avaient pris comme base d’entraînement, de financement et de lancement d’actes terroristes.

Selon le journal local, le « Journal du Tchad », et certaines sources militaires libyennes, le nombre de mercenaires tchadiens en Libye est estimé à 25.000 éléments, dont la plupart sont concentrés dans le sud du pays.

Qui manipule les mercenaires tchadiens et étrangers en Libye ?

Tout cela se fait en coordination avec les Frères musulmans en Libye, et l’organisation et ses partisans les utilisent dans des opérations de combat à l’intérieur de la Libye contre l’Armée nationale libyenne, en plus d’aider la Turquie dans la lutte contre l’influence de la France dans certains pays d’Afrique du Nord.

Dans ce contexte, le Président du Conseil militaire de transition au Tchad, Mahamat Idriss Deby, a annoncé publiquement son rejet du retour des mercenaires tchadiens, qui combattent en Libye, selon un communiqué rendu public par la présidence tchadienne, laquelle a indiqué que “Deby Jr” a mis l’accent sur l’empêchement des mercenaires tchadiens et soudanais en Libye de la quitter , et ce, en raison du grave danger qu’ils représentent pour la stabilité et la sécurité au Tchad comme au Soudan.

Le NIET du Président tchadien

Le Président tchadien à Paris en compagnie d’Emmanuel Macron
Le Président tchadien à Paris en compagnie d’Emmanuel Macron

Dans son communiqué, la présidence tchadienne a souligné que Mahamat Idriss Deby a déclaré, lors de sa dernière visite à Khartoum que : « Les mercenaires tchadiens et soudanais présents en Libye, qui ont été recrutés, entraînés, armés et financés par des forces étrangères, ne devraient pas être autorisés à la quitter ».

Il aurait même interpellé les gouvernements tchadien et soudanais, en vue de discuter ensemble, et de toute urgence, de cette menace commune.

A noter que le dossier des combattants et mercenaires étrangers présents en Libye, est l’un des problèmes épineux les plus inquiétants auxquels l’État essaie de trouver des solutions consistant à communiquer avec les pays qui les avaient acheminés en Libye, à travers les discussions du Comité militaire conjoint « 5 + 5 ».

Par ailleurs, ce dossier n’a pas échappé à l’attention continue de l’organisation des Nations-Unies, qui a évalué le nombre de “mercenaires” et de combattants étrangers en Libye à environ 20.000 personnes, dont des Russes du groupe de sécurité privée “Wagner”, des Tchadiens, des Soudanais ou encore des Syriens.

Idriss Deby Itno tué par les mêmes mercenaires venant de Libye

Satisfaction des mercenaires tchadiens
Satisfaction des mercenaires tchadiens

Pour rappel, au mois d’avril 2021, des rebelles tchadiens venus de Libye avaient lancé une attaque contre une caserne de l’armée, située à proximité des frontières,  lors de laquelle le président tchadien Idriss Deby Itno fût tué au front.

Pour rappel également, il y a quelques semaines, le général Deby a proposé de relancer l’accord quadripartite de 2018 entre la Libye, le Soudan, le Niger et le Tchad pour lutter contre le terrorisme et la contrebande, en établissant une force conjointe aux frontières libyennes.

Le général Mahamat Deby Itno, âgé de 37 ans, qui dirige le pays depuis la disparition de son père, l’ancien président de la République, aurait récemment doublé les signes d’ouverture aux groupes rebelles armés pour les faire participer à un dialogue national, censé réconcilier les Tchadiens. Il s’est notamment engagé à « prendre des mesures concrètes en termes d’amnistie et de libération des prisonniers de guerre, de restitution des biens et de réinsertion professionnelle ».

Il importe de noter que le dossier de la « sortie des mercenaires et des combattants étrangers de Libye » est l’un des sujets les plus importants traités dans les pourparlers et réunions internationaux sur la Libye.

Selon une source militaire libyenne ayant gardé l’anonymat, la chaîne « Sky News Arabia a souligné que ces factions sont stationnées près des villes de Sabha, Umm al-Aranib et Murzuq, et que l’opposition tchadienne est l’un des groupes armés étrangers qui altèrent la sécurité de la Libye et exploitent le conflit existant pour faire chanter et parcourir le pays.

Rôle des Frères musulmans dans la manipulation des mercenaires

La même source a également indiqué que la relation des Frères musulmans avec l’opposition tchadienne fait partie des risques auxquels la Libye est confrontée, cette opposition ayant joué un rôle de soutien aux Frères et aux milices de Tripoli, dans plus d’une bataille, en faveur de l’organisation.

On atteste entre-autres que la Confrérie coopère avec tout projet et groupe qui cible le peuple libyen et sème la destruction dans toute la Libye, soulignant que la Confrérie constitue le danger le plus important pour l’unité et l’intégrité du territoire libyen.

On parle aussi d’une coordination permanente entre l’opposition tchadienne et les Frères musulmans, à travers le représentant du Groupe combattant libyen, Mohamed Ammari Zayed, et le leader des Frères musulmans, Abdel Salam Kajman.

De son côté, la France qui est pratiquement présente de très prés dans la région, est l’un des rares pays à s’intéresser au dossier des mercenaires tchadien, parce qu’ils mènent leurs opérations terroristes depuis la Libye dans des pays qui ont une influence militaire, économique et politique à proximité de la Libye et des côtes ouest-africaines, notamment le Tchad, le Niger et le Mali.

Concertations tchado-libyennes à ce sujet

Le président du Conseil militaire de transition du Tchad, le Général Mahamat Idriss Deby s’est entretenu à Ndjamena, vers la fin du mois d’août de cette année, avec le Vice-président du Conseil Présidentiel Libyen Moussa Al-Kouni, de plusieurs questions d’intérêt commun et de coopération bilatérale notamment en matière de sécurité.

Moussa Al-Kouni a annoncé, lors de ces entretiens tenus à N’Djamena, qu’une lutte sans merci est désormais engagée contre ces groupes de mercenaires armés.

Quant à la présidence tchadienne, elle a mis l’accent sur le fait que « le drame vécu en avril dernier par le Tchad » avec la mort du président Idriss Deby dans une bataille contre des rebelles venus du sud de la Libye, a failli anéantir le Tchad, « n’eut été la prompte prise en main de la situation par un groupe d’officiers » tchadiens.

D’après le communiqué de la présidence tchadienne, les rebelles étaient venus de la Libye, « un pays devenu refuge des groupes de mercenaires », rappelant à l’occasion que « Depuis plusieurs années, l’ancien président le Maréchal Idriss Deby Itno n’a cessé d’interpeller la communauté internationale sur cet état de fait aux conséquences graves sur la stabilité du continent ».

Que nous révèlera l’avenir ?

Mahamat Idriss Itno tiendra-t-il sa promesse de rejet vis-à-vis du retour des mercenaires tchadiens de Libye ?

On le saura sûrement d’ici quelques mois.

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