Journée internationale de la liberté de la presse : le DP de N’Djaména-Hebdo interpelle le gouvernement

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Journée internationale de la liberté de la presse : le DP de N’Djaména-Hebdo interpelle le gouvernement
Journée internationale de la liberté de la presse : le DP de N’Djaména-Hebdo interpelle le gouvernement

Africa-Press – Tchad. À l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, célébrée chaque 3 mai, le Directeur de publication (DP) de N’Djaména-Hebdo, un journal créé depuis 36 ans, Florent Nadjidoumdé, a accordé une interview au journal Tchadinfos. Il a saisi cette occasion pour appeler le gouvernement à respecter ses engagements en faveur du pluralisme, de l’indépendance des médias et de la sécurité des journalistes, tout en dénonçant les entraves récurrentes à la liberté de la presse.

Pour le Directeur de publication N’Djaména-Hebdo, Florent Nadjidoumdé, cette journée est l’occasion de rappeler l’obligation des autorités publiques de garantir un libre accès à l’information, un droit constitutionnel fondamental pour les citoyens. “Les médias ont la légitimité de rechercher librement des informations d’intérêt général, où qu’elles se trouvent”, souligne le directeur de publication. Pourtant, sur le terrain, les organes de presse privés font face à des restrictions systématiques. Les sollicitations des journalistes pour les interviews, enquêtes, vérifications sont régulièrement refusées par les autorités, compromettant non seulement la liberté de la presse, mais aussi le droit des médias à accéder aux sources d’information. “Si le gouvernement affiche sa volonté de transparence, il doit reconnaître le droit légitime des médias privés à accéder aux informations” insiste-t-il, ajoutant que cet accès est un indicateur clé d’une gouvernance responsable.

Plus loin encore, le Directeur de publication de N’Djaména-Hebdo, Florent Nadjidoumdé n’a pas manqué de pointer du doigt les menaces, arrestations, séquestrations et violences régulières dont sont victimes les journalistes. Ces actes, qui nuisent à l’image du Tchad, doivent cesser, plaide-t-il. “Garantir la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur métier est un engagement que le gouvernement doit honorer.”

Le DP de N’Djaména-Hebdo n’a pas manqué de souligner que depuis ses débuts le journal mène un combat acharné pour informer librement dans un contexte où les critiques étaient mal accueillies. Le siège du journal a été saccagé par des sbires du pouvoir (l’affaire est toujours en Justice) et ses journalistes ont été menacés et arrêtés. Malgré ces intimidations, le média a maintenu une ligne éditoriale rigoureuse, respectant les règles d’éthique et de déontologie, ce qui lui a permis de résister aux pressions et de perdurer.

Créé il y a 36 ans, N’Djaména-Hebdo se félicite de sa contribution à l’enracinement de la démocratie au Tchad. En ouvrant ses colonnes aux débats pluralistes et en produisant des contenus critiques de qualité, le journal a joué un rôle déterminant dans le développement du pays et la promotion d’une information objective au service des citoyens. “Nous nous réjouissons de notre apport à l’ancrage de la démocratie”, déclare Florent Nadjidoumdé, tout en soulignant que des progrès restent nécessaires. Si des avancées ont été enregistrées dans les textes encadrant la liberté de la presse, leur mise en œuvre reste insuffisante. “On ne peut pas reconnaître les droits des médias tout en leur refusant systématiquement l’accès aux informations de leur choix”, martèle-t-il. Cette contradiction fragilise la transparence et la gouvernance démocratique.

Cependant, il déplore une baisse de la qualité des contenus, marquée par un manque de rigueur dans l’identification des sujets d’intérêt général et des dérapages éthiques et déontologiques. L’avènement du numérique, bien qu’ayant élargi l’accès à l’information, a contribué à cette régression. Pour y remédier, il propose de durcir les conditions d’autorisation de création des organes de presse afin de professionnaliser le secteur et limiter les dérives.

Selon lui, pour que la liberté de la presse devienne un acquis, il a insisté sur la nécessité d’une libre circulation de l’information. “Les journalistes doivent pouvoir initier des enquêtes et collecter des données sans être bloqués par des refus systématiques”, dit-il. Cette ouverture, impliquant techniciens et personnes compétentes, est essentielle pour produire des contenus pertinents et renforcer la confiance des citoyens dans les médias.

A l’occasion de cette Journée internationale de la liberté de la presse, le directeur de publication lance un vibrant appel au gouvernement tchadien pour qu’il traduise ses engagements en actes concrets: garantir l’accès à l’information, protéger les journalistes et soutenir l’indépendance des médias. Car, “une gouvernance transparente ne peut exister sans une presse libre et respectée”, conclut-il.

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