les principaux partis d’opposition tchadiens dénoncent un « coup d’Etat institutionnel »

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Tchad : les principaux partis d’opposition tchadiens dénoncent un « coup d’Etat institutionnel »
Tchad : les principaux partis d’opposition tchadiens dénoncent un « coup d’Etat institutionnel »

Africa-PressTchad. Au lendemain de la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby après la mort de son père, Idriss Déby Itno, et alors qu’une période d’incertitude inquiétante s’ouvre au Tchad, les principaux partis d’opposition tchadiens ont dénoncé mercredi 21 avril « un coup d’Etat institutionnel ». Une trentaine de « partis politiques de l’opposition démocratique appellent à l’instauration d’une transition dirigée par les civils (…) à travers un dialogue inclusif », dans un communiqué.

Mahamat Idriss Déby exerce la fonction de « président de la République », de « chef suprême des armées » et concentre presque tous les pouvoirs. L’opposition « appelle la population tchadienne à ne pas obéir aux décisions illégales, illégitimes et irrégulières prises par le CMT, notamment la charte de la transition, le couvre-feu, la fermeture des frontières ».

« Un homme de courage »

Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis trente ans et partenaire-clé des Occidentaux dans la lutte contre les djihadistes au Sahel, est mort lundi, selon la présidence tchadienne, à l’âge de 68 ans, des suites de blessures subies au front de combats contre des rebelles. Un de ses fils, général de 37 ans, lui succède à la tête d’un conseil militaire de transition (CMT) qui a dissous gouvernement et Assemblée nationale et juré que de nouvelles institutions verraient le jour après des élections « libres et démocratiques » dans dix-huit mois.

Emmanuel Macron se rendra aux obsèques du leader, qui doivent être célébrées vendredi à N’Djamena, la capitale du pays, avant son inhumation dans sa région natale, dans l’extrême Est. « Le président de la République lui a rendu hommage ce matin en conseil des ministres, il se rendra à ses obsèques en fin de semaine », a précisé le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, lors d’une conférence de presse mercredi, à l’issue du conseil des ministres, en saluant « un homme de courage, un homme passionné de son pays ».

« Ne pas s’immiscer »

Parmi les signataires du communiqué des oppositions figurent le parti de Saleh Kebzabo, opposant « historique » d’Idriss Déby, et la formation de Succès Masra, un des plus farouches contempteurs du régime de l’ancien président.

Ces partis ont « mis en garde » la France, ancienne puissance coloniale, qui a soutenu l’ex-chef de l’Etat depuis son accession au pouvoir en 1990 à la tête d’une rébellion, « de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures du Tchad ». Mardi, l’Elysée avait réagi à la mort de Déby, en annonçant que la France perdait « un ami courageux » et en soulignant l’importance d’une « transition pacifique » au Tchad. Paris « exprime son ferme attachement à la stabilité et à l’intégrité territoriale du Tchad », avait encore affirmé un communiqué de la présidence.

Les signataires appellent, enfin, la communauté internationale « à accompagner le peuple tchadien dans la restauration de l’Etat de droit et de la démocratie ».

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