Allah-Adoumbeye Djimadoumngar: Réussite par Persévérance

1
Allah-Adoumbeye Djimadoumngar: Réussite par Persévérance
Allah-Adoumbeye Djimadoumngar: Réussite par Persévérance

Africa-Press – Tchad. N’Djaména a abrité du 7 au 16 juillet 2025 la 47ème session des comités consultatifs interafricains du CAMES (Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur). A l’issue des travaux, de nombreux enseignants ont été inscrits sur la liste d’aptitude du CAMES à divers grades. Parmi eux, Allah-Adoumbeye Djimadoumngar, dont le parcours n’a pas été un long fleuve tranquille.

Maître de conférences. C’est désormais le grade d’Allah-Adoumbeye Djimadoumngar. S’il a le sourire aujourd’hui, le natif de Bodo dans le Logone oriental a connu des moments difficiles dans sa vie. Il a perdu son père juste après l’obtention du concours d’entrée en 6ème. Au gré des affectations de son grand-frère Mbaïrari Bari Henry qui l’a recueilli, Allah-Adoumbeye a étudié à Bodo, Moïssala, Sarh puis N’Djaména où il décroche le baccalauréat, série A4 en 2000.

Bac en poche, le chemin de la fac s’ouvre pour le fils de Bodo. Il ambitionnait de faire la Philosophie mais sur les conseils de son grand-frère, il embrasse le Droit à l’université de N’Djaména. Mais marcher d’Habbena à Ardep-Djoumal est un chemin de croix. Le jeune étudiant se met donc à faire tout ce qui peut aider à gagner de l’argent en vue de s’acheter un vélo. Il fabrique des briques au bord du fleuve Chari, il exerce comme maçon. Ce qu’il gagne ne suffit pourtant pas à atteindre son objectif. Il postule donc avec succès à un test de recrutement d’agents de protection et de sécurité (APS) et est affecté à Farcha. La distance à parcourir à pied devient encore plus grande. Malgré le salaire de 30.000F, Allah-Adoumbeye et ses collègues créent un groupe de tontine. C’est avec l’argent de tontine qu’il arrive à s’acheter le vélo tant désiré, son «premier véhicule». Disposant désormais d’un moyen de déplacement et boursier avec son passage en deuxième année, il décide d’abandonner les petits boulots et de se consacrer pleinement à ses études.

Après l’obtention d’une licence en Droit public en 2004 et grâce au soutien de ses oncles, Allah-Adoumbeye Djimadoumngar met le cap sur Lomé au Togo. En 2007, il obtient un DEA (Diplôme d’études approfondies) en Droit et Politique de l’Environnement et rentre au bercail, terminant major de sa promotion.

Mais un de ses enseignants, un Belge, qui était directeur de l’école doctorale à l’université de Maastricht aux Pays-Bas, ne voulant pas le voir s’arrêter en si bon chemin, l’inscrit en thèse. C’est donc dans cette université néerlandaise qu’il soutient sa thèse de doctorat en Droit international public, option Droit international de l’environnement en 2015. En 2017, il est inscrit sur la liste d’aptitude du CAMES en qualité de Maître-Assistant. En 2022, celui qui enseigne dans les universités de N’Djaména et de Moundou ainsi qu’à HEC-Tchad et à l’Ecole nationale d’Administration est habilité à diriger les recherches.

Après trois échecs, Allah-Adoumbeye a voulu baisser les bras. Mais conseillé par des collègues, il a encore postulé pour le grade de Maître de conférences et la session de N’Djaména a été la bonne.

Le Graal dans le viseur

Désormais enseignant de rang magistral, l’homme de 46 ans est ému des réactions de ses collègues et étudiants à propos de son succès. Il promet continuer à être au service de ses cadets pour les encadrer. Mais il vise encore plus haut: atteindre le dernier grade universitaire, celui de professeur titulaire.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Tchad, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here