de plus en plus de cas de tortures sur les sites d’orpaillage

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de plus en plus de cas de tortures sur les sites d'orpaillage
de plus en plus de cas de tortures sur les sites d'orpaillage

Africa-Press – Tchad. À Moursal, Éric collecte des déchets qu’il entasse dans son chariot. Un travail qui lui permet de faire vivre sa famille et de se reconstruire. Il y a deux mois, il part dans le nord du Tchad pour travailler sur un site d’orpaillage.

Sur place, il est menacé par ses employeurs. « On creusait l’or à 475 mètres de profondeur. C’était très dangereux. Si on refusait d’y aller, on nous frappait.

On ne nous donne presque rien à manger, on dort très peu. On m’avait dit que j’allais gagner beaucoup d’argent, mais je n’ai rien gagné. J’ai réussi à m’enfuir », raconte-t-il.

« Ma vie est fichue » Abdoulaye Abderahaman s’est, lui aussi, enfui d’un site d’orpaillage.

À 22 ans, il est traumatisé. Le regard vide et des cicatrices sur le corps, il raconte son calvaire. « Quatre hommes sont venus me chercher. Ils m’ont ligoté les bras et les jambes.

Ils m’ont chicoté le corps, le visage. Ils ont aussi tiré mon sexe avec une pince. C’est une grosse douleur. Je pensais qu’ils allaient me tuer », dit-il.

Quant à ses séquelles : « J’ai des difficultés pour marcher. Je ne pourrais sûrement plus avoir d’enfant. . . Mon dossier est à la justice. Mais ça ne changera rien. Mais vie est fichue.

» Le calvaire d’Abdoulaye Abderahaman a été filmé par ses bourreaux et diffusé sur les réseaux sociaux. Au Tchad, ces vidéos violentes sont de plus en plus nombreuses.

Pour Delaville Djimiabaye, porte-parole du réseau des associations du Mandoul, elles sont révélatrices d’un véritable problème de société. « Si un jeune quitte ses parents, sa famille, et se lance dans une aventure avec tous les risques que cela comporte, on ne peut plus dire que c’est volontaire.

Il est poussé par la précarité. Donc, c’est un phénomène d’ampleur », explique Delaville Djimiabaye. Une ruée vers les mines d’or sous surveillance depuis 2010 Cette ruée vers les mines d’or du désert tchadien est sous surveillance depuis 2010.

Pour Carlos Rotta Dingamadji, directeur des droits humains au ministère de la Justice, « les forces de défense et de sécurité sont alertées pour dénoncer tout cas, mais aussi les autorités administratives provinciales, les gouverneurs, les préfets, sous-préfets, sont déjà alertés.

C’est toute une chaîne d’acteurs qui sont impliqués dans le travail de lutte contre la traite de personnes », souligne-t-il. Un comité de lutte contre la traite des personnes devrait être mis en place d’ici à la fin de l’année. Les autorités ont également affirmé que des enquêtes sont menées sur les sites d’orpaillage pour identifier les auteurs de violences.

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