Doba : les premières pluies du mois de mai plongent les fabricants de briques dans l’inquiétude

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Doba : les premières pluies du mois de mai plongent les fabricants de briques dans l’inquiétude
Doba : les premières pluies du mois de mai plongent les fabricants de briques dans l’inquiétude

Africa-Press – Tchad. Les premières gouttes de pluie du 12 mai 2024 à Doba commencent par inquiéter la plupart des fabricants de briques au bord du fleuve Pendé. Reportage.

Tout au long du bord du fleuve Pendé, à commencer du quartier Beraba dans le 4e arrondissement jusqu’au quartier Cotontchad via le quartier Baguirmi dans le 1er arrondissement de la commune de Doba, plusieurs tas de briques cuites exposées sont en attente des preneurs. Ces tas de briques sont les fruits inlassables des jeunes filles et garçons qui sont pour la plupart des étudiants, des diplômés sans emploi et des débrouillards.

Avec les premières pluies qui sont tombées à Doba, les fabricants des briques sont plongés dans une inquiétude palpable. Les eaux de pluie ne font pas bon ménage avec les briques non cuites, dit-on. Ngarsanodji Jacob, un couturier de son état, fait savoir que son métier ne l’arrange guère. Raison qui l’a conduit à se reconvertir en fabricant des briques.

“Je suis marié, père de 8 enfants. J’ai commencé à fabriquer les briques depuis 2021. Chaque fois que la saison pluvieuse approche, je m’énerve seul. La pluie d’hier par exemple a détruit plus de 3 000 de mes briques non cuites et 1 000 briques déjà cuites. Je ne sais que faire“, se lamente-t-il. Selon lui, la clientèle se fait rare ces derniers temps malgré le prix de vente abordable. Une brique cuite est vendue à 20F CFA.

Si cela continue encore, je risque de perdre toutes mes 20.000 briques non cuites et 10.000 qui sont cuites. Je vends 1.000 briques cuites à 20.000F seulement mais c’est difficile de trouver les preneurs, se plaint-il.

Connu pour être un doyen dans la fabrication des briques, Jacob renseigne que cette année, il n’a fabriqué que 30.000 briques. Il justifie cette “faible” quantité de production par la simple raison qu’il a été victime d’une perte énorme l’année dernière. “Les eaux de pluie ont détruit plus de 50 mille de mes briques cuites et non cuites. Lorsqu’il pleut, il n’y a pas d’alternative pour sauver les briques. La seule option, c’est de les vendre. Au cas contraire, tu les perds et tu retrouves le chemin de la brousse pour les travaux champêtres“, explique-t-il.

Bayené Charles, un apprenant au centre de formation technique et professionnelle de Doba, fabrique les briques au bord du fleuve pour payer sa scolarité. Rien qu’avec cette première pluie, il a perdu 2.000 briques non cuites et les 5.000 autres cuites renversées par les vents violents. L’apprenant n’a que ses yeux pour pleurer. “Je prie Dieu que les clients viennent vite acheter avec moi le reste sinon, ça va être compliqué”, analyse-t-il.

 

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