Africa-Press – Tchad. À l’approche de la fête de Tabaski, Bol est plongée dans une ambiance mêlée d’effervescence et d’inquiétude. Au marché à bétail, habituellement animé par des négociations vives et enjouées, les discussions sont aujourd’hui marquées par la tension. Les prix des moutons atteignent des sommets, oscillant entre 35 000 et 75 000 francs CFA, une hausse amorcée bien avant la fête, qui risque de s’accentuer à mesure que le jour J approche.
« Avec cinq enfants à nourrir et aucun revenu stable, je ne peux pas mettre 50 000 francs dans un mouton », confie Mariam, vendeuse de légumes, visiblement résignée. Comme elle, de nombreuses familles de la ville de Bol peinent à joindre les deux bouts, comptant sur la générosité des associations ou sur la solidarité des voisins pour espérer partager un repas digne de la Tabaski.
Du côté des commerçants, la situation est également difficile. « Nous aussi, on doit gagner quelque chose », explique Mahamat, un vendeur de bétail, en justifiant les prix élevés par les difficultés d’approvisionnement et la rareté du bétail. Cette conjoncture creuse un fossé entre les attentes des acheteurs et les impératifs des vendeurs.
Malgré tout, l’esprit de la Tabaski tente de perdurer. Certaines familles se regroupent pour acheter un mouton à partager, tandis que d’autres adaptent leurs traditions, optant pour des repas modestes mais collectifs. Plus que jamais, la fête repose sur des valeurs de résilience et d’entraide, dépassant le simple aspect matériel.
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