Africa-Press – Tchad. Objectif 2040: 80 % des patients guéris, annonçait en janvier l’Institut Gustave-Roussy, à Villejuif, référence dans la prise en charge du cancer. Pour son directeur général Fabrice Barlesi, « l’impact des immunothérapies sera majeur », et concernera quasiment « l’ensemble des malades « .
Le principe est de s’appuyer sur le système immunitaire du patient en en améliorant l’efficacité et la spécificité. Aujourd’hui, les immunothérapies sont capables de « lever le masque présent sur les cellules tumorales » qui empêchaient jusque-là les cellules immunitaires de les détruire, explique de son côté le Pr Nicolas Girard, à l’Institut Curie, à Paris.
Les anticorps anti-PDL1, dont le premier (Yervoy) a été approuvé en 2011 en Europe, empêchent par exemple les cellules tumorales de passer pour des cellules saines auprès des lymphocytes (globules blancs). « Parmi les immunothérapies, les immune checkpoints [inhibiteur de point de contrôle] – ou ICI – comme antiPDL1 sont les plus avancés avec plus de 11 ICI approuvés aux États-Unis, dans plus de 43 indications « , détaille Fabrice Barlesi.
Activer la mémoire immunitaire du patient
Les cellules CAR-T, ces lymphocytes du patient modifiés en laboratoire pour cibler la tumeur, « ont aussi des indications claires en hématologie avec six enregistrements pour six indications », dont la première (Kymriah) a été approuvée en 2018 en Europe. Encore mieux, les immunothérapies induisent un effet vaccinal en activant la mémoire immunitaire. « On peut donc arrêter le traitement et le système immunitaire du patient prend le relais », explique Nicolas Girard. « Ça marche encore mieux sur les tumeurs les plus petites. Dans le cancer du poumon avec juste trois injections d’immunothérapie, près d’un tiers des malades n’ont plus de cellules cancéreuses ! »
Malheureusement, 60 % des patients finissent par ne plus répondre à l’immunothérapie, sans que les raisons en soient connues. D’ici à ce que l’on en sache plus, le futur de ces traitements passera probablement par les vaccins, notamment ARN, « soit universels, soit personnalisés en fonction de la tumeur du patient « , avance Nicolas Girard, « principalement au stade de dépistage précoce des personnes à risque « . Pour Fabrice Barlesi aussi, « les vaccins ARN sont certainement une piste pour combiner sur mesure rapidité de développement, sécurité et coûts « .
Des études cliniques dans les cancers ORL, digestifs et thoraciques
Des études cliniques explorent déjà cette option dans les cancers ORL, digestifs et thoraciques. En outre, des immunothérapies appelées bispecific T-Cell Engagers semblent également prometteuses. Le Blincyto est la première d’entre elles à avoir été approuvée en Europe, en 2015. Ces anticorps se lient à la fois à un récepteur spécifique de la tumeur et au récepteur TCR des lymphocytes T pour les activer et les attirer vers les cellules malignes, et ont montré leur efficacité dans des cancers du poumon.
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