Africa-Press – Tchad. Mais l’annonce municipale n’a pas apaisé les craintes: sur les réseaux sociaux et dans les groupes de discussion locaux, la réouverture suscite une très forte réaction, largement négative.
« C’est un piège », « avenue de la mort », « on ne passera plus par là »: ces formules reviennent de façon répétée. De nombreux internautes demandent au maire de laisser la voie fermée et de mieux sécuriser le secteur avant toute réouverture. Exemples de réactions relevées: « Même si les quatre sens sont à nouveau réouverts, je ne passerai plus par-là » (Exauce Basile Djaïngué).
« Fermez-la, c’est bon » (Fe Bero).
« Que le maire et ses militaires prennent la route pour eux seuls » (Plusieurs commentaires).
« Nous préférons la déviation à vie » (Boukar Ahmat).
« Pourquoi rouvrir alors que des citoyens ont déjà été tués sur cet axe? Le maire doit rendre compte » (Abdelhakh Senoussi).
Au-delà des peurs exprimées, les citoyens formulent des demandes concrètes: plusieurs commentateurs exigent que la mairie publie le nombre exact de victimes liées à cette avenue durant la période où elle était ouverte/fermée. « Dites-nous combien de citoyens ont été tués pendant l’interdiction », écrit un internaute.
Formation et encadrement des forces: nombreux sont ceux qui réclament une formation renforcée pour les gardes et forces déployés sur l’axe. « D’abord il est impératif de remplacer ou de former les gardes », note un autre commentaire.
Mesures de sécurité avant réouverture: certains demandent la mise en place de dispositifs (contrôles, panneaux, escorte, patrouilles visibles, traduction des consignes pour les forces) avant d’autoriser à nouveau les usagers à emprunter la voie.
Maintien des itinéraires de déviation: plusieurs habitants ont indiqué qu’ils continueront à emprunter les routes de contournement, préférant cet allongement de trajet à un risque perçu.
Une frange de la population, plus discrète, accueille toutefois la décision avec pragmatisme: certains estiment utile de rouvrir l’axe pour fluidifier la circulation et faciliter les déplacements quotidiens, à condition que des garanties de sécurité soient apportées.
Face à ce climat de défiance, des voix appellent les autorités à dialoguer publiquement avec les riverains et à publier un plan de sécurité clair et chiffré: quelles mesures précises ont été prises pour éviter les incidents? qui sera responsable en cas d’accident? une formation ou une campagne d’information a-t-elle été organisée pour les forces en poste?
La mairie insiste sur la responsabilité de tous et appelle à la coopération des usagers. Mais la répétition d’incidents passés et l’émotion collective obligent désormais les autorités à aller au-delà d’un simple communiqué: pour que la réouverture soit acceptée, il faudra des réponses concrètes, de la transparence et des preuves tangibles d’amélioration de la sécurité sur cet axe.
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