Roche Africaine Éclaire le Passé Inconnu de la Lune

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Roche Africaine Éclaire le Passé Inconnu de la Lune
Roche Africaine Éclaire le Passé Inconnu de la Lune

Africa-Press – Tchad. Les fragments de Lune ne sont jamais ordinaires, mais celui-ci l’est encore moins. Tombée sur Terre dans le nord-ouest de l’Afrique et identifiée en 2023, la météorite de 311 grammes Northwest Africa 16286 (ou NWA 16286) est l’un des 31 basaltes lunaires officiellement reconnus sur Terre. Il s’agit surtout d’un précieux témoin du passé géologique de la Lune. Datant de 2,35 milliards d’années, elle constitue le plus « jeune » basalte lunaire jamais découvert sur notre planète. Elle livre ainsi de précieuses informations sur une période jusqu’ici très peu documentée de l’histoire géologique de notre satellite.

Une roche venue des profondeurs lunaires…

Présentée ce 9 juillet 2025 à la conférence Goldschmidt à Prague, cette roche volcanique confirme que l’intérieur de la Lune a conservé suffisamment d’énergie pour produire des éruptions bien après les périodes couvertes par les roches rapportées par les missions Apollo (3,9 à 3,1 milliards d’années), Luna (3,4 et 3,2 milliards d’années) ou encore Chang’e 6 (2,8 milliards d’années). Elle témoigne ainsi d’une phase volcanique pressentie par les chercheurs, mais dont ils n’avaient pas de preuve directe jusqu’ici.

Cette roche basaltique, appelée olivine-phyrique en raison de ses gros cristaux d’olivine, se distingue par sa signature chimique atypique: une teneur modérée en titane, une forte concentration en potassium, et un rapport uranium/plomb élevé. Selon les géophysiciens, c’est la « recette » rare d’une roche qui se serait formée dans les profondeurs de la Lune. Elle aurait jailli à la surface sous la forme d’une coulée de lave, attestant ainsi d’un volcanisme tardif, avant de se refroidir. Sa texture interne, avec des poches vitreuses fondues et des veines, suggère qu’elle a subi un choc violent – probablement un impact d’astéroïde – avant d’être propulsée vers la Terre.

… arrivée sur Terre par un heureux hasard

« Les roches lunaires issues des missions de retour d’échantillons sont d’une grande richesse, mais elles se limitent aux environs immédiats des sites d’alunissage, explique Joshua Snape, chercheur à l’Université de Manchester (Royaume-Uni) et principal auteur de l’étude. En revanche, les météorites lunaires peuvent potentiellement être éjectées par des cratères d’impact se produisant n’importe où à la surface de la Lune. Il y a donc un heureux hasard autour de cet échantillon ; il est tombé sur Terre et révèle des secrets de la géologie lunaire sans les dépenses colossales d’une mission spatiale ».

Si la découverte n’est pas encore publiée dans une revue scientifique à comité de lecture, elle devrait l’être dans les mois à venir, selon l’équipe de recherche. En attendant, cette roche s’impose déjà comme un jalon dans la reconstitution du passé de notre satellite, et devrait aider à déterminer les sites d’alunissage des prochaines missions d’exploration.

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