Sous-marin Chinois Révèle Vie Abondante Dans Abysses

1
Sous-marin Chinois Révèle Vie Abondante Dans Abysses
Sous-marin Chinois Révèle Vie Abondante Dans Abysses

Africa-Press – Tchad. À quoi ressemble la vie entre 5800 et 9533 mètres de profondeur? Entre le 8 juillet et le 17 août 2024, le submersible chinois Fendouzhe, associé au navire océanographie Tan Suo Yi Hao, a plongé 23 fois dans les eaux pacifiques au niveau de la fosse des Kouriles (entre le nord du Japon et la pointe Kamtchatka à l’est de la Russie) et la fosse des Aléoutiennes (qui s’étend de la péninsule de Kamtchatka au sud-ouest de l’Alaska) avec l’objectif d’observer et analyser la biodiversité des grandes profondeurs. Les scientifiques ont découvert une vie reposant principalement sur les gaz libérés depuis les sédiments des grands fonds. Leurs premiers résultats ont été publiés le 30 juillet 2025 dans la revue Nature.

23 plongées sous-marines à plus de 5 800 mètres de profondeur

Fendouzhe peut atteindre presque 11 kilomètres de profondeur (en novembre 2020, il avait atteint Challenger Deep dans la fosse des Mariannes, le point le plus profond connu des fonds marins terrestres à 10 909 mètres). En comparaison, le sous-marin nain français, Nautile, peut atteindre 6 000 mètres et l’états-unien, Alvin, 6 500 mètres.

L’appareil chinois est équipé de deux bras mécaniques, sept caméras sous-marines, sept sonars, de foreuses hydrauliques et de trois fenêtres d’observation, et peut transporter trois personnes à bord. « En tant que scientifique spéléologue, rien ne vaut le frisson de regarder à travers le hublot d’observation de ses propres yeux, d’absorber la beauté brute des fonds marins et de sentir cette étincelle d’inspiration s’allumer », s’émerveille Mengran Du, chercheuse à l’institut des sciences et technologies des grands fonds marins et à l’Académie des Sciences de Chine, et co-autrice de l’étude. La vidéo ci-dessous a été réalisée au cours des expéditions dans les fosses des Kouriles-Kamtchatka et des Aléoutiennes.

« Le submersible chinois est unique au monde, au sens où c’est le seul véhicule habité capable d’aller aussi profondément étudier, photographier, échantillonner les communautés qui vivent, par exemple, dans les fosses », remarque François Lallier, professeur de biologie à Sorbonne Université et chercheur à la Station biologique de Roscoff, spécialiste de la biodiversité vivant autour des sources hydrothermales profondes. Jusqu’alors, au-delà de 6 000 mètres de profondeur, ces régions étaient peu étudiées car difficilement accessibles. L’équipe chinoise a utilisé les bras manipulateurs du vaisseau pour « prélever des échantillons directement ou à l’aide de divers outils (tubes, filets, pistolet à aspiration) », explique Mengran Du.

L’équipe chinoise s’est intéressée à un environnement géologique, encore peu connu du grand public, qui tapisse certains grands fonds marins: les migrations de fluide froid (« cold seeps » en anglais). Ce sont un peu les rivaux, version frigo, des sources hydrothermales telles que les fumeurs noirs.

Quand la vie repose sur le méthane

Au total, les chercheurs y ont observé des communautés qui s’étendent sur plus de 2 500 km à des profondeurs comprises entre 5 800 mètres et 9 533 mètres. Ils ont principalement vu des sortes de palourdes (Bivalva) et des vers aquatiques (Polycheta), filmés dans la vidéo ci-dessous. Comment survivre à 4°C, sans lumière, sans nourriture et parfois sans dioxygène? Ces êtres dits « chimiosynthétiques » s’alimentent avec le sulfure d’hydrogène (H2S) et le méthane (CH4) libérés par ces « cold seeps ».

Pour un décryptage complet de l’étude chinoise, ainsi qu’une explication détaillée sur les « colds seeps » et la vie abyssale, nous vous invitons à lire l’article de La Recherche.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Tchad, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here