Africa-Press – Tchad. Patalé Biampambe, directeur général de l’Agence nationale de la météorologie du Tchad (ANAM), alerte sur une saison des pluies particulièrement intense cette année dans la zone sahélienne, marquée par des précipitations précoces et abondantes. Lors d’une interview, il a partagé des prévisions inquiétantes, confirmées par les récents événements météorologiques dans la capitale et ses environs.
D’ordinaire, indique le directeur de l’ANAM, la ville de N’Djaména et la bande sahélienne ne connaissent pas de fortes pluies à cette période de l’année. Pourtant, dès la fin avril, les experts météorologiques réunis à Bamako du 21 au 25 avril avaient prédit une saison pluvieuse exceptionnelle pour 2025. Ces prévisions, confirmées lors d’une session de communication organisée le 30 mai à N’Djaména en présence de la ministre, indiquent des cumuls pluviométriques de juin à août bien au-dessus de la moyenne des 30 dernières années. « On parle d’une saison excédentaire, avec des précipitations dépassant parfois 125 % des normes habituelles », explique M. Biampambe.
À titre d’exemple, la station de Bokoro, qui enregistre généralement 100 mm de pluie entre juillet et août, pourrait recevoir jusqu’à 125 mm cette année. Ce surplus d’eau, bien que bénéfique pour certaines cultures comme le riz, représente un risque pour d’autres, comme le sorgho ou le mil, particulièrement dans les zones basses sujettes aux inondations.
Des conditions météorologiques propices aux orages
Les récentes observations confirment ces prévisions. Selon M. Biampambe, la rencontre de deux vents générateurs de phénomènes orageux, situés au-delà du 14e degré de latitude nord, a provoqué des pluies importantes dans plusieurs localités, de Moundou à Léré, en passant par N’Djaména. « Les zones au sud de la ligne reliant Nuku à Borota, légèrement au-dessus de Gozbeida, sont particulièrement touchées », précise-t-il. Ces conditions devraient persister jusqu’au 4 ou 5 juin, avant une courte pause de deux à trois jours, qualifiée de « séquence sèche ».
Des risques d’inondations à anticiper
Avec ces pluies abondantes, le risque de crue des cours d’eau augmente, menaçant les zones de dépression. « Quand les rivières débordent, l’eau s’écoule vers les parties basses, ce qui peut causer des dégâts aux habitations et aux champs », avertit le directeur de l’Agence nationale de la météorologie. Il recommande aux populations de prendre des précautions dès maintenant: éviter de construire dans les zones inondables, privilégier des cultures résistantes à l’excès d’eau, et surveiller les alertes météorologiques.
Premiers chiffres alarmants
Les données pluviométriques récentes confirment l’ampleur du phénomène. À Walia, 16 mm de pluie ont été enregistrés le 1er juin, suivis de 8 mm en matinée du 2 juin 2025. À N’Djaména, l’observatoire météorologique local a mesuré 8 mm le 2 juin 2025, des chiffres significatifs pour cette période de l’année. « Ces quantités ne sont pas encore le cumul annuel, mais elles témoignent de l’intensité des précipitations actuelles », note M. Biampambe.
Face à cette situation, l’Agence nationale de la météorologie appelle à une mobilisation collective pour limiter les impacts des inondations. Les autorités et les agriculteurs sont invités à adapter leurs pratiques, tandis que les habitants des zones à risque doivent redoubler de vigilance. « Nous devons nous préparer à faire face à cet excès d’eau », insiste le directeur, soulignant l’importance de la prévention.
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