Tempêtes, orages : comment se forment-ils ?

6
Tempêtes, orages : comment se forment-ils ?
Tempêtes, orages : comment se forment-ils ?

Africa-Press – Tchad. Les tempêtes des moyennes latitudes (entre 30 et 60°) – appelées aussi cyclones extratropicaux – naissent de la collision de masses d’air chaudes et humides venant des régions tropicales avec celles, froides et sèches, situées (dans l’hémisphère nord) au-dessus de l’Atlantique. Se créent alors des fronts pouvant atteindre plusieurs milliers de kilomètres carrés. Ils s’étirent à mesure que l’altitude augmente, dessinant une ligne courbe.

Leur confrontation entraîne une baisse de pression au sol: les vents s’intensifient, les nuages et les précipitations se développent. Plus l’écart de température, de densité et d’humidité entre les masses d’air est important, plus les vents sont violents. Ceux-ci s’intensifient encore en rencontrant le courant-jet, entre 8 et 12 kilomètres d’altitude. La tempête se calme lorsque l’énergie cinétique mobilisée pour former les fronts se dissipe par frottement. Une tempête est définie dès lors que les vents dépassent 90 km/h. Les plus intenses se situent autour de 60° de latitude, où le contraste thermique est maximal entre les masses d’air polaires et subtropicales.

Comment se forme un orage ?

Les orages sont des phénomènes localisés et de courte durée s’accompagnant d’événements violents: averses de pluie ou de grêle, vents, tonnerre et éclairs. Pour qu’un orage se forme, l’atmosphère doit être humide et instable, avec un fort contraste de températures entre l’air chaud près du sol et l’air froid en altitude. L’ascension de masses d’air chaud est le facteur déclenchant la formation de nuages orageux, ou cumulonimbus. Elle se produit dans différentes conditions: en présence d’un relief montagneux par exemple (soulèvement orographique), quand le sol surchauffé provoque l’ascension d’une bulle d’air chaud et donc plus léger que l’air environnant (soulèvement thermique), ou lorsque l’air chaud rencontre, en s’élevant, une masse d’air froid (soulèvement frontal).

Le cumulonimbus gonfle alors, pouvant atteindre plus de 15 kilomètres de hauteur. Lorsque les particules de glace qui se développent à son sommet deviennent assez grosses, elles provoquent des précipitations et un courant descendant d’air frais. Celui-ci, une fois au sol, interrompt l’apport d’air chaud vers le sommet du nuage, qui s’affaiblit et se dissipe. L’orage ne dure pas plus de deux heures.

L’orage sec

Cet événement rare se produit lorsque la pluie s’évapore à haute altitude avant d’avoir touché le sol. Il est accentué par la sécheresse. La foudre s’abat alors sur un sol en déficit hydrique, engendrant des risques d’incendie.

Des charges explosives

Éclairs et tonnerre s’expliquent par la répartition de charges électriques opposées à l’intérieur d’un cumulonimbus: les charges positives s’installent au sommet, les charges négatives près de la base. L’air étant mauvais conducteur, les charges s’accumulent jusqu’à ce que les différences de potentiel soient considérables et brutalement corrigées par une décharge gigantesque, l’éclair. Celui-ci chauffe brusquement l’air environnant à plus de 30.000°C, provoquant une dilatation explosive de l’air: le tonnerre. L’éclair et le tonnerre sont les manifestations, respectivement visuelle et sonore, d’un même phénomène.

Un déluge: l’épisode Cévenol

Ce sont des orages violents accompagnés de pluies torrentielles – plus de 200 millimètres de précipitations en 24 heures -, entraînant le plus souvent des crues soudaines (épisodes de Vaison-la-Romaine en 1992 ou de la Vésubie en 2020). On ne les observe pas exclusivement dans les Cévennes mais, plus largement, sur l’arc méditerranéen. Ils se produisent lorsque de l’air chaud et humide généré par les températures élevées de la Méditerranée en fin d’été rencontrent les reliefs montagneux, entraînant un soulèvement des masses d’air et une condensation responsable des fortes pluies.

L’air froid en altitude, bloqué par les reliefs, agit comme un couvercle, renforçant la violence du phénomène. Ces épisodes s’observent fréquemment entre septembre et décembre.

La bombe météo

Il s’agit d’une tempête qui s’intensifie très rapidement du fait d’une chute brutale de pression (au moins 24 hectopascals en 24 heures). À l’origine d’épisodes telles les tempêtes Xynthia (2010) ou Ciaran (2023), ces dépressions “explosives” sont observées dans les régions tempérées.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Tchad, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here