Anselme et Douti : Enfants tombés pour leurs enseignants

7
Anselme et Douti : Enfants tombés pour leurs enseignants
Anselme et Douti : Enfants tombés pour leurs enseignants

Africa-Press – Togo. Le 15 avril 2013 reste une date noire dans l’histoire récente du Togo. Ce jour-là, deux élèves, Anselme Sinandare (12 ans) et Douti Sinanlengue (20 ans), sont tués par balles à Dapaong, dans le nord du pays, alors qu’ils prenaient part à une manifestation pacifique pour réclamer la présence effective des enseignants dans les salles de classe.

Leur seul tort: avoir exigé le droit à une éducation digne, dans un système scolaire souvent marqué par les grèves et les absences prolongées d’enseignants. La réponse des autorités fut brutale. Une répression violente s’est abattue sur les manifestants, avec des tirs à balles réelles. Résultat: deux morts, plusieurs blessés, et une indignation nationale.

Douze ans plus tard, aucune justice n’a été rendue. L’auteur présumé des tirs aurait simplement été réformé, sans suite judiciaire. Aucune condamnation. Aucune reconnaissance officielle des faits. Les familles, elles, attendent toujours des réponses, un geste, une vérité.

Le drame d’Anselme et Douti est loin d’être un cas isolé. Depuis l’arrivée de Faure Gnassingbé au pouvoir en 2005, de nombreux cas de meurtres non élucidés ou de morts suspectes impliquant les forces de l’ordre sont recensés: Nadjinoudine Alabi, Joseph Zoumékey, Moufidou Issifou, Mohamed… tous tombés dans des circonstances troubles, sans qu’aucun responsable ne soit inquiété.

Cette impunité, dénoncée par de nombreuses organisations de défense des droits humains, entretient un sentiment d’injustice profond au sein de la population. Et elle envoie un message terrible à la jeunesse togolaise: même revendiquer pacifiquement peut vous coûter la vie.

En ce triste 12e anniversaire, la mémoire d’Anselme et Douti interpelle encore. Ces deux enfants demandaient juste à aller à l’école. Ils ont reçu des balles en retour. Et leurs noms, aujourd’hui, restent les symboles douloureux d’un système qui continue de sacrifier sa jeunesse au nom du maintien de l’ordre.

Jusqu’à quand ? C’est la question que posent les familles, les camarades, et tous ceux qui n’oublient pas.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Togo, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here