Africa-Press – Togo. La décision de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) de suspendre les médias français RFI et France 24 continue de faire des vagues au Togo. L’Association des Victimes de la Torture au Togo (ASVITTO) est montée au créneau, accusant les autorités de vouloir détourner l’attention de la population en invoquant un faux discours panafricaniste.
Dans un communiqué publié ce mercredi, l’ASVITTO dénonce une « stratégie de victimisation » du pouvoir togolais, surpris selon elle par la montée de la contestation populaire. « Le pouvoir togolais, surpris par la révolte populaire, est dans une stratégie de victimisation », affirme l’organisation, qui voit dans l’arrestation récente d’un ressortissant français d’origine guadeloupéenne un prétexte utilisé pour raviver un sentiment anti-français et tenter de s’attirer la sympathie des régimes membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Pour l’ASVITTO, la suspension des deux médias internationaux s’inscrit dans une logique de « manipulation » visant à restreindre davantage les libertés d’expression et d’information. L’association appelle les citoyens à ne pas céder à cette tentative d’isolement médiatique et les invite à se tourner vers Internet pour contourner la censure imposée par les autorités.
La coupure des signaux de RFI et France 24, décidée pour une durée de trois mois, a déjà suscité de vives réactions dans l’opinion. Si les autorités justifient cette mesure par des motifs de « respect des règles d’éthique et de déontologie », plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un acte de censure en pleine période de tensions politiques et sociales.
Pour de nombreux observateurs, cette décision ne fait que renforcer la méfiance à l’égard du régime et risque d’exacerber un climat déjà marqué par des contestations croissantes et une remise en cause de la gouvernance.
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