Africa-Press – Togo. Réunis en Assemblée générale extraordinaire à Lomé, les membres de l’Association des Biologistes Médicaux du Togo (ABM-Togo) ont alerté l’opinion publique et les autorités sanitaires sur la précarité croissante de leur profession, qu’ils estiment marginalisée malgré son rôle central dans le système de santé.
Venus des cinq régions du pays, les participants ont dressé un bilan sans détour des difficultés qui entravent l’exercice de leur métier, en particulier dans le secteur privé. Le président de l’association, Dr Kossi Kabo, a dénoncé une perte progressive des acquis professionnels, un manque de reconnaissance institutionnelle, et des conditions d’exercice jugées injustes.
« Nous contribuons aux résultats des départements de la santé et à la production de données sanitaires à tous les niveaux. Pourtant, notre profession est de plus en plus reléguée au second plan », a-t-il déploré.
Au cœur de leur mécontentement: l’interdiction pour les biologistes médicaux diplômés d’ouvrir leurs propres laboratoires. Une disposition jugée incohérente et discriminatoire.
« Un mécanicien peut ouvrir un atelier après apprentissage, mais un biologiste médical formé à l’université, avec des spécialisations, se voit refuser ce droit. C’est incompréhensible », a fustigé Dr Kabo.
Les biologistes dénoncent également des pratiques jugées dangereuses pour les patients, notamment l’exploitation illégale de cachets de biologistes par des personnes non qualifiées, ce qui compromet la fiabilité des analyses et la qualité des soins.
Dans un contexte de révision du Code de la Santé, l’ABM-Togo appelle les autorités à intégrer leurs recommandations afin de garantir un cadre juridique équitable pour la profession. Pour eux, il ne s’agit pas seulement de défendre des intérêts corporatistes, mais de garantir l’accès de tous les Togolais à des soins fiables et sécurisés.
« Ce que nous défendons, c’est l’avenir de la santé publique. Il existe encore des zones sans laboratoire, où les diagnostics sont faits à l’aveugle. Nous voulons être des acteurs à part entière de la politique sanitaire nationale », a martelé le président de l’ABM.
Malgré les frustrations, les biologistes médicaux restent mobilisés et engagés. Ils plaident pour une meilleure reconnaissance de leur rôle, une régulation rigoureuse du secteur, et un appui aux initiatives de formation continue et de modernisation des services de biologie médicale.
L’ABM-Togo promet de maintenir la pression jusqu’à l’adoption d’un Code de la Santé plus inclusif et respectueux des réalités professionnelles de ses membres.
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