Africa-Press – Togo. Par arrêté N°077/MESR/DGOB du 2 septembre 2025, le ministre sortant de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Kanka-Malik Natchaba décide des sanctions disciplinaires à l’encontre de cinq candidats à l’examen écrit du Baccalauréat deuxième partie (BAC II), session normale de l’année 2025. L’examen est annulé pour les cinq (05) candidats, surpris en possession de téléphones portables et de documents comportant des éléments en lien avec les épreuves. Il s’agit de Koudolo Blessing Daniel, Kolani Yendoubé Bernadette, Damigou Kinansaa Wilfred, Assiobo Yawo Romuald et Amegnignon Apégnon Joseph.
En outre, Damigou Kinansaa Wilfred est frappé d’une suspension pour l’année scolaire 2025-2026. Il ne sera autorisé à se présenter à nouveau à l’examen qu’à partir de la session 2026-2027.Des gens qui ont jubilé le 14 juillet à la suite de la proclamation des résultats doivent désormais tout reprendre à zéro.
Une décision qui suscite de vives réactions au sein de l’opinion.
Tout d’abord le temps qui a séparé l’organisation des examens et la décision de sanctions disciplinaires interroge. Où était la Police de l’examen jusque-là?
Comment des candidats surpris avec des documents compromettants ont pu continuer jusqu’à la fin? Habituellement, dès qu’un candidat est arrêté pour fraude, il est suspendu. Dans le cas présent, les candidats ont non seulement continué les épreuves, mais on a attendu plus de deux mois après la proclamation des résultats pour sortir un arrêté d’annulation des résultats. Il ressort une légèreté blâmable qui caractérise l’organisation du BAC 2. Dans le milieu, certains estiment l’organisation des examens doit requérir plus d’attention et de sérieux afin de garantir l’intégrité des diplômes.
«Les surveillants ne sont pas tous des enseignants surtout pour le BAC2.Dans cette même période, il y a la correction du BEPC. Du coup beaucoup d’enseignants qui auraient pu surveiller sont retenus pour la correction dudit examen. Il y a les étudiants qui viennent en renforts. Parfois, ils ne sont pas très dissuasifs face aux apprenants. Ces derniers en profitent pour échapper ou refuser les fouilles», indique un enseignant.
Chacun peut apporter sa pierre à l’amélioration de l’organisation des examens nationaux après des analyses et observations.
Un autre ajoute:» Primo: il serait bien de muter au moins 75% des surveillants de leurs zones (Surveillants et chefs d’établissements compris). Les consignes sont toujours données mais les candidats ont tendance à avoir un écart Moral réduit avec plusieurs collègues, leurs enseignants de facto et oublient qu’ils sont des candidats et non élèves dans de pareilles circonstances.
Secundo: si un centre d’écrit s’étend sur deux sites où accueille plus de 500 candidats, il faut donner pleins pouvoirs au Chef centre adjoint pour agir correctement.
Tertio: rendre accessible la police des examens aux candidats dans leurs établissements tout au long de l’année et si possible l’appliquer en cours d’année.
Quarto: demander où rappeler toujours aux candidats de se débarrasser de tous objets compromettants à chaque Appel et veiller à cela…
Quinto: payer les primes de transport à tous les surveillants (histoire de 1km et 12 ou 15 à oublier). Valable pour tous les examens nationaux. Pas seulement le Bac 2».
Au-delà des failles liées à l’organisation des examens pointées du doigt par les acteurs, l’immoralité rampante qui s’est emparée de la vie publique au Togo n’est pas de nature à promouvoir la culture d’intégrité, d’honnêteté au sein de la population. Prenons juste exemple sur la banalisation des fraudes électorales lors des dernières législatives et municipales au Togo au cours desquelles des enseignants et élèves sont largement mis à contribution. Pourtant, le code électoral prévoit des sanctions appropriées à ces comportements déviants. Mais comme cela contribue à pérenniser le pouvoir, on en fait plutôt un sport favori au grand dam des valeurs sociales.
«Ils condamnent les élèves pour des cas comme cela mais apprennent aux mêmes élèves de bourrer les urnes pour perpétuer leur règne.
La morale doit être de mise dans tout. On a la vidéo des gens qui votent multiple mais ils ne sont pas inquiétés», fulmine un candidat aux élections municipales du 17 juillet 2025.
On a souvenance que dans ce pays, le ministre des Affaires Étrangères Professeur Robert Dussey avait été sanctionné pour plagiat par le CAMES sans être inquiété dans le gouvernement.
Rien n’est surprenant dans la tricherie à l’examen quand on sait que toute la gouvernance du Togo a pour socle les antivaleurs. C’est dommage que sous des regards médusés des Togo sérieux, honnêtes et endurants, le pays s’effondre.
Kokou AGBEMEBIO
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