Africa-Press – Togo. Tout à l’air d’un jeu d’enfant. Plus de quatre mois après la démission de la Première ministre Victoire Sidemeho Tomegah-Dogbe, le Togo n’a toujours pas de gouvernement. Pour un pays qui n’est pas en guerre, rien ne peut justifier une telle léthargie. Plusieurs voix se sont élevées contre ce dilettantisme qui nuit gravement au développement du pays. Comme réponse, le Président du Conseil, Faure Gnassingbé a nommé mercredi 03 septembre 2025 par décret, Stanislas Bamouni Baba, Secrétaire Général du gouvernement avec rang de ministre.
Le tout premier acte majeur de la Vème République tant vantée comme panacée pour faire du Togo le nouvel eldorado de l’Afrique de l’Ouest, cela a bien choqué à plusieurs égards.
D’abord, le profil du successeur de Christian Eninam Trimua est un indicateur du statu quo. Le choix de Bamouni Baba déjà ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique en 1993 sous Eyadema Gnassingbé, pour ce poste montre clairement qu’il n’y a rien à attendre du moins pour ceux qui comme Pangloss dans Candide de Voltaire, nourrissaient un certain optimisme béat du nouveau régime. Pour un poste aussi stratégique, il y a bien besoin du neuf.
Ensuite, dans l’essence du régime parlementaire, le Président du Conseil est le Premier ministre, Chef du gouvernement. On avait déjà présenté Sandra Johnson comme Secrétaire Général du Président du Conseil. Comment peut-on continuer d’alourdir les charges de l’État avec un Secrétaire Général du gouvernement pour quelles attributions?
Par ailleurs, M. Baba est Secrétaire Général d’un gouvernement qui n’existe pas tout comme son patron Président du Conseil des ministres qui ne sont pas encore nommés.
Somme toute, perdre quatre mois d’un pays pour juste retrouver un ancien ministre Eyadéma qui était jusque-là Conseiller sur les questions maritimes et Coordonnateur du programme de coopération du Millennium Challenge Account pour le Togo, est une preuve supplémentaire que ce pays est bien sur la reculade.
Honoré ADONTUI
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Togo, suivez Africa-Press