Togo/La veuve de Bertin Agba écrouée, Ferdinand Ayité et Olivier Amah recherchés : Des dérives totalitaires d´un régime aux abois

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Togo/La veuve de Bertin Agba écrouée, Ferdinand Ayité et Olivier Amah recherchés : Des dérives totalitaires d´un régime aux abois
Togo/La veuve de Bertin Agba écrouée, Ferdinand Ayité et Olivier Amah recherchés : Des dérives totalitaires d´un régime aux abois

Africa-Press – Togo. c’est connu que quelqu’un «qui veut noyer son chien l’accuse de rage». Et dans un pays comme le Togo où la loi du plus fort est malheureusement devenue la règle au sommet de l’état depuis longtemps, pour que Madame Agba ne puisse pas parler et réclamer ce qui lui reviendrait de droit, à elle et à ses enfants, il ne serait pas étonnant que Faure Gnassingbé et son entourage, trouvent un malsain subterfuge pour la jeter en prison, ou la contraindre à repartir en exil.»

C ́était en ces termes que nous terminions notre article le 29 juillet 2024 dans le journal «Liberté», après l ́arrestation à Lomé de la veuve du disparu Bertin Agba. Le régime togolais, sous Faure Gnassingbé surtout, nous a tellement habitués au déni de la vérité, de la justice, du respect de la vie et de la dignité humaine qu ́on n ́a pas besoin d ́être doté d ́un grand sens de l ́anticipation avant de prévoir ce que Faure Gnassingbé et ses collaborateurs feront ou ne feront pas dans un proche avenir, s ́agissant de la persécution des citoyens et des citoyennes. Notre présage du 29 juillet dernier, concernant le sort que réserveraient les autorités togolaises à Dame Françoise Agba après son arrestation, s ́est malheureusement révélé vrai. Faure Gnassingbé et son entourage, comme nous le craignions, n ́ont décidément pas l ́intention de lâcher prise de sitôt. La veuve de Bertin Agba, malade et encore chagrinée par les circonstances pas très claires dans lesquelles son mari avait trouvé la mort en Afrique du Sud, il y a un peu plus d ́un an, n ́est pas au bout de ses peines par la volonté du pouvoir togolais. En effet, au lieu de sa libération, de celle de son frère et de son cousin arrêtés avec elle, que tout le monde attendait, Françoise Agba est accusée d ́atteinte à la sûreté de l ́état et écrouée. «Atteinte à la sûreté de l ́état», un terme régulièrement utilisé dans les républiques bananières, comme au Togo, pour neutraliser des citoyens, des opposants qui font peur, pour une raison ou pour une autre.

Une veuve qui revient au pays après la mort de son mari pour des cérémonies pour le repos de l ́âme du disparu, comme cela se passe dans beaucoup de nos communautés au Togo, est accusée d ́un délit à dormir debout et embastillée. Et pour parfaire l ́horrible comédie, le journaliste togolais Ferdinand Ayité et le Commandant Olivier Amah, tous deux en exil, sont accusés de faire équipe ensemble avec la veuve Agba Bertin pour destabiliser le pouvoir de Faure Gnassingbé. Ce qui fait réagir l ́ancien officier de l ́armée togolaise, Olivier Amah en ces termes: «Faure Gnassingbé est ridicule et lamentable. Est-il tombé sur la tête?» Ferdinand Ayité, lui ne passe pas par quatre chemins pour s ́étonner de l ́accusation à lui faite, comme d ́ailleurs à Olivier Amah, d ́être derrière l ́attaque terroriste qui avait coûté la vie à plusieurs militaires togolais dans l ́extrême-nord du pays, il y a quelques semaines: «M’associer ou vouloir m’associer à une entreprise terroriste est une démarche désespérée de diffamation sans précédent et d’intimidation du pouvoir de Lomé qui semble de plus en plus fragile au point de voir des fantômes partout et de s’en prendre dans son délire à des gens sans aucune défense ( veuve et orphelins).» Non seulement le pouvoir togolais, en accusant dame Françoise Agba, Ferdinand Ayité et Olivier Amah d ́atteinte à la sûreté de l ́état, et surtout le journaliste et l ́ancien officier d ́être derrière l ́attaque meurtrière dans le nord du Togo, verse dans l ́exagération, dans la panique, caractéristiques propres aux régimes impopulaires et aux abois, comme celui de Faure Gnassingbé, ce comportement cynique et irresponsable risque d ́avoir l ́effet contraire à celui escompté et revenir comme un boomerang à la face du régime de Lomé.

En effet, si vraiment terrorisme il y a dans l ́extrême nord de notre pays, le combat contre ce fléau des temps modernes n ́est-il pas mal engagé? En cherchant des boucs émissaires, au lieu d ́adopter un comportement responsable comme le font les autres dirigeants habitués au terrorisme, Faure Gnassingbé et ses collaborateurs, civils comme militaires, ne seraient-ils pas entrain de pratiquer ce que les Allemands appeleraient «die Vogel-Strauß-Politik» (la politique de l ́autruche)? Le comportement même du pouvoir de Faure Gnassingbé qui consiste en un refus de communiquer officiellement sur les malheureux et sanglants évènements à Kpékpakandi ayant coûté la vie à des militaires togolais, le refus de leur rendre un hommage public et officiel sous le drapeau togolais, comme ça se passe dans les autres pays, sont des signes qui ne trompent personne, et qui veulent dire que le régime cherche à cacher la vérité aux Togolais sur la réalité de l ́existence, oui ou non, du terrorisme au nord du Togo. Le pouvoir de Lomé, en embastillant la veuve Françoise Agba Bertin et en accusant parallèlement Ferdinand Ayité et Olivier Amah d ́être de mèche avec elle, pour destabiliser le pays, voulait-il faire d ́une pierre deux coups en accablant des opposants qui font peur, puisqu ́en dehors des accusations, des mandats d ́arrêts internationaux seraient lancés à leur encontre, selon les informations provenant de leurs avocats? Et l ́acharnement sur Madame Agba Bertin serait mû par des raisons politiques ou autres, puisque selon les informations que nous avons pu receuillir depuis le pays, le dossier serait tellement vide qu ́un cousin du feu Bertin Agba aurait déclaré devant le juge d ́instruction qu ́il aurait été intimidé et menacé par les enquêteurs afin d ́accabler la malheureuse veuve en l ́accusant de délits qu ́elle n ́aurait pas commis.

Ainsi va le Togo de Faure Gnassingbé où les enquêtes à la gendarmerie ne sont que synonymes de tortures morales et même physiques, quand il s ́agit surtout d ́affaires politiques où on veut faire taire un opposant, ou tout citoyen ou toute citoyenne, dont la liberté de mouvements gênerait, pour une raison ou pour une autre, au sommet de l ́état. Donc pour des raisons qu ́eux seuls connaissent, Faure Gnassingbé et certains dans son entourage ont décidé de noyer leur chien, il faudrait alors inventer tous les mensonges possibles pour l ́accuser de rage pour se donner bonne conscience, selon le dicton populaire. C ́est immoral, méchant et politiquement irresponsable. Mais pourquoi toutes ces tracasseries faites à une citoyenne togolaise, de surcroît veuve et encore profondément chagrinée par la perte subite et inexpliquée de son mari? Pourquoi a-t-on décidé d ́adjoindre à la tragédie que consitutie cette affaire „veuve Agba Bertin“ Olivier Amah et Ferdinand Ayité, en les accusant d ́atteinte à la sûreté de l ́état? Personne au Togo et dans la diaspora ne croit à cette triste comédie qui consiste à accuser deux compatriotes en exil, d ́être derrière l ́attaque terroriste de Kpékpakandi qui a fait plusieurs victimes au sein du contingent de l ́armée togolaise. Non seulement Faure Gnassigbé refuse de libérer les prisonniers politiques qui continuent à mourir un à un, non seulement il continue à jouir du pouvoir sans aucun impact positif sur le quotidien des Togolais, non seulement les auteurs des nombreux assassinats continuent à jouir de l ́impunité la plus totale, sans parler des détournements de fonds et du pillage systématique des ressources du pays, dont l ́exemple vient d ́en haut, le pouvoir togolais ne fait que s ́enfoncer dans des dérives totalitaires en pratiquant une fuite en avant.

L ́acharnement sur une pauvre veuve et sur des orphelins, l ́accusation de deux compatriotes en exil, le journaliste Ferdinand Ayité et l ́ancien officier de gendarmerie Olivier Amah, d ́atteinte à la sûreté de l ́état et de soutien au terrorisme devraient servir à détourner l ́attention sur la vraie situation politique plus que dramatique qui est aujourd ́hui celle de notre pays. Ailleurs en Afrique, et plus près dans la sous-région ouest-africaine les efforts dans plusieurs pays sont orientés vers plus de démocratie et de transparence dans la gestion des affaires de l ́état pour le bien des citoyens. Au Togo jusqu ́à quand Faure Gnassingbé va-t-il encore compter sur une dictature pure et dure, avec toutes ses dérives, pour espérer ne jamais quitter le pouvoir, alors que tout change positivement autour de nous?

Samari Tchadjobo

Allemagne

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