Africa-Press – Togo. Une mission d’évaluation du Fonds Monétaire International est annoncée pour les prochains jours au Togo dans le cadre des concours financiers accordés au gouvernement du pays par cette Institution. Pour le Front Touche Pas A Ma Constitution, cette mission doit œuvrer suivant des recommandations que ce front a pris soin de publier à travers un communiqué de presse.
Le Togo connait une certaine émulation de citoyens qui s’intéressent de plus en plus à la gestion économique du pays au regard de l’état généralement scandaleux du pays. Au rang de ceux-ci figure le Front Touche Pas A Ma Constitution qui a tenu à mettre une lumière sur la prochaine mission d’évaluation du Fonds Monétaire International (FMI) annoncée pour les semaines à venir.
Tout en saluant l’opportunité de cet audit, le Front « Touche Pas A Ma Constitution » (TPAMC) estime indispensable que cette mission réponde aux attentes des Togolais, en se conformant aux standards techniques rigoureux et transparents, afin d’éviter toute complaisance.
Dans son communiqué, le Front TPAMC rappelle le contexte anti-démocratique dans lequel baigne le Togo actuellement, contexte marqué par un régime autoritaire, une corruption systématique et une opacité budgétaire et des lois liberticides.
En termes de chiffres attestant le niveau d’endettement ahurissant du Togo, le Front précise que l’ardoise financière porte encore un débit de 4 000 milliards de francs CFA avec un crédit reçu du FMI l’année dernière d’un montant de 250 milliards de francs CFA au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC).
Afin que cette mission du FMI qui vient auditer le crédit reçu au titre de la FEC ne prenne l’allure de formalités entre les agents de l’institution internationale et le gouvernement inefficace du Togo, le Front TPAMC émet plusieurs recommandations objectives.
D’abord sur la méthodologie de cet audit, le Front TPAMC recommande fortement une « transparence et une publication intégrale des rapports incluant les données brutes », une « indépendance des auditeurs avec un recours à des cabinets et experts internationaux sans lien » avec l’entité audité qui est l’Exécutif togolais, une « consultation obligatoire des organisations de la société civile, des journalistes d’investigations, des partis d’opposition et de la diaspora » et une « consultation des autres Partenaires Techniques et Financiers (PTF) ».
Ensuite, le Front TPAMC relève les axes thématiques indispensables à auditer: la transparence budgétaire et passation des marchés publics, la déclaration de patrimoine et conflits d’intérêt, le fonctionnement des institutions de contrôle et audit interne, la corruption systématique et le clientélisme, l’audit des entreprises publiques et parapubliques (SNPT, PAL, LONATO, CEET, etc.), l’analyse des processus de privatisation de certaines banques (BTD, BTCI, UTB, etc.), l’analyse systématique des rapports de la Cour des Comptes, l’utilisation des ressources publiques à des buts répressifs, l’analyse des interactions entre mauvaise gouvernance et répression politique.
Enfin, le regroupement d’Organisation de la Société Civile et partis politiques attire l’attention de la mission du FMI sur les dernières recommandations des Nations Unies dont les rapporteurs spéciaux ont récemment exprimé leurs préoccupations sur les dérives liberticides du gouvernement togolais.
La mission d’évaluation approfondie de la gouvernance du Togo par le FMI doit donner satisfaction au Peuple togolais
« Le FMI a la responsabilité multidimensionnelle de ne pas consolider, par son financement, un régime fondé sur la répression, la corruption et le déni de souveraineté populaire », précise le Front TPAMC qui souligne que son communiqué « vise à rappeler que la bonne gouvernance ne saurait se résumer à des indicateurs macroéconomiques, mais doit impérativement inclure la transparence, l’Etat de droit et le respect des Droits Humains ».
Rappelant les principes importants de redevabilité, de transparence et de respect des Droits Humains que le FMI devra nécessairement inclure dans sa mission d’audit, le Front TPAMC se déclare disponible pour tout dialogue technique ou consultation constructive avec le FMI
Il faut noter que cette mission du FMI s’apprête à arriver dans un pays marqué par une répression meurtrière de manifestations citoyennes contre la gestion économique chaotique des dirigeants.
D’ailleurs, Faure Gnassingbé qui cumule déjà plus de 20 années à la tête du Togo, s’est taillé une constitution à sa mesure afin de conserver le pouvoir à vie.
Dans un tel contexte sans véritable perspective de rendre compte de sa gouvernance, il est difficile d’assurer une gestion économique sérieuse et efficace.
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