Afrique-Goïta et Damiba, le feu et la glace

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Afrique-Goïta et Damiba, le feu et la glace
Afrique-Goïta et Damiba, le feu et la glace

Africa-Press – Togo. Deux militaires accédant au pouvoir par des coups d’Etat militaires en presque six (06) mois d’intervalle au Mali et au Burkina Faso, l’opinion internationale avait vite fait de leur prêter des similitudes. Surtout qu’en Guinée, un autre militaire renversait le président Alpha Condé de son fauteuil de Chef d’Etat. Cependant l’avènement de ces deux hommes au-devant de la scène politique, si le premier, Assimi Goïta pose clairement des pas de rupture avec ce qui se faisait avant lui, le second, Damiba Sandaogo demeure vaporeux quant à ses objectifs.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets, dit-on souvent. Pourtant la situation politique au Mali et au Burkina Faso, tous deux sous la gouvernance de la junte militaire, semble contredire cette assertion. En effet, au lendemain des coups d’Etats ayant amené le Colonel Assimi Goïta et le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba au pouvoir, respectivement au Mali et au Burkina Faso, la réaction des Chefs d’Etats sous la couverture de la CEDEAO ne s’était pas fait attendre. Ces deux pays ont été suspendus des instances de l’institution régionale avec à la clé d’autre batterie de sanctions. Toutefois, de ces deux nations, le Mali d’Assimi Goïta semble subir plus le courroux des chefs d’Etats et il est au centre de beaucoup de tensions.

Le Colonel Assimi Goïta et son pays sont objet de nombreux tiraillements géopolitiques. Autant les Chefs d’Etats voisins voient d’un mauvais œil les intentions claires de Goïta d’en finir avec les systèmes néocolonialistes, de soumissions politiques et de pillages financiers, autant certaines puissances occidentales ne rêvent que de déloger Goïta et ses camarades des affaires maliennes.

En réalité, le Colonel est devenu le pire cauchemar de ceux qui tiennent les rênes du réseau mafieux qui profitent de la nébuleuse terroriste pour piller les richesses du Mali et d’autres Etats voisins. En homme averti, Assimi Goïta ne manque pas d’audace pour tenir tête à la France et à ses « vassaux ».

Tout en contraste avec le malien, le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba est très mitigé dans ses sorties. D’ailleurs, on peut dire que le burkinabé est assez tranquille dans sa bulle par rapport au malien. Parmi toutes les controverses, on peut citer le passage de Blaise Compaoré sur le territoire burkinabé, même si, comme il a été dit, c’est « pour des raisons de réconciliation nationale » alors même que celui-ci avait été condamné le 06 Avril 2022, par le tribunal militaire de Ouagadougou à la prison à vie pour attentat à la sûreté de l’Etat et complicité dans l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara en 1987. Par ailleurs, Damiba et le Burkina Faso ne sont ni inquiétés par les puissances occidentales ni pressés par les institutions sous régionales pour un retour à la constitution.

Doit-on croire que cette différence de traitement entre Goïta et Damiba relève de la « rébellion » du premier ou de ses pas de rupture, et de la « soumission » ou de l’apparente continuité du second ? Dans la sous-région ouest-africaine, ces deux hommes apparaissent comme le feu et la glace.

Barth K.

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