Africa-Press – Togo. A peine porté au pinacle, 8 ans après avoir quitté ses fonctions à la tête du Ghana, que John Dramani Mahama a clarifié sa position sur la prochaine élection présidentielle de 2028. Le président ghanéen est formel, il ne sera pas candidat à un 3è mandat, réaffirmant ainsi son attachement au respect de la limite de deux mandats présidentiels.
Depuis l’élection de John Dramani Mahama à la magistrature suprême, la polémique enfle au pays sur une velléité de candidature au scrutin présidentiel de 2028, après son deuxième et dernier mandat. Le nouveau président a décidé de couper court aux intentions malveillantes que ses contempteurs prêtent en s’engageant à ne pas briguer un troisième mandat.
« Je ne serai pas candidat aux prochaines élections présidentielles et je peux donc maintenir la ligne en matière de discipline budgétaire », a-t-il affirmé lors d’une visite d’Etat du président du Singapour, Tharman Shanmugaratnam, au Ghana. Une déclaration qui s’inscrit dans la droite ligne de sa promesse de respecter les dispositions de la Constitution de la 4è République limitant les mandats présidentiels. John Dramani Mahama a justifié que son départ du pouvoir en 2028 lui permettra de « mieux faire respecter la discipline budgétaire et de limiter les dépenses excessives récurrentes en période électorale, qui alimentent les crises économiques cycliques » dans le pays.
Cet engagement a d’ailleurs été réitéré par le président national du National Democratic Congress (NDC), parti au pouvoir, Johnson Asiedu Nketiah, qui a insisté sur le fait que son parti a toujours respecté la loi et continuera de respecter la limite des deux mandats présidentiels.
« Ce que nous voulons faire du Ghana, c’est de mettre en place des institutions et pratiques tellement fortes que même si le diable lui-même venait à diriger ce pays qu’il ne puisse pas faire ce qu’il veut mais soit obligé de respecter les lois en place », avait un jour affirmé Jerry John Rawlings, à propos des processus démocratiques au Ghana.
La démocratie ghanéenne doit d’ailleurs sa vitalité et son dynamisme à la vision de l’ancien président, qui voulait instaurer un Etat fort, bâti sur la puissance et l’indépendance des institutions. Il est donc quasi-impossible à un dirigeant ghanéen de bafouer, de tripatouiller la Constitution, comme c’est le cas dans certains pays, où des chefs d’Etat se livrent à d’étonnants jeux de bonneteau et à d’improbables exercices de gymnastique constitutionnelle, qui leur permettent de se représenter indéfiniment.
Comme au Ghana, le Bénin aussi connaîtra un nouveau visage en avril prochain. Arrivé au pouvoir en 2016, Patrice Talon a, à maintes fois renouvelés, pris des engagements devant la nation béninoise de ne pas faire un 3è mandat. « S’accrocher au pouvoir comme si le pays ne pouvait pas avancer sans moi est une forme d’insulte à la nation », a-t-il mis un point d’honneur à déclarer.
Joignant l’acte à la parole, Patrice Talon a choisi son dauphin pour la présidentielle à venir. Selon plusieurs médias béninois, la majorité présidentielle, à savoir, l’Union Progressiste pour le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR) ont porté leur choix, sur ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni, comme leur candidat à l’élection présidentielle de 2026.
« À 49 ans, Wadagni incarne la relève générationnelle voulue par Patrice Talon. Ancien cadre de Deloitte, il s’est imposé comme le visage de la rigueur économique et de la modernisation des finances publiques. Refus d’annulations de dettes, euro-obligations placées à des taux record, lancement des obligations durables: il a su imposer sa méthode et gagner la confiance des bailleurs. Ses partisans voient en lui l’homme de la continuité, capable de prolonger les réformes de Talon et de consolider les acquis. Ses détracteurs lui reprochent un déficit de fibre politique dans un pays où la proximité avec la population reste déterminante », écrit Afrik.com.
Que ce soit Romuald Wadagni ou un candidat de l’opposition qui est élu, le Bénin confortera son statut de bon élève de la démocratie en Afrique francophone.
On ne peut pas dire la même chose du Togo où la dynastie Gnassingbé, qui a pris le pays en otage, y règne sans fin depuis 60 ans, avec le soutien de l’armée. Dans la famille Gnassingbé, il y a d’abord eu le père qui a pris le pouvoir en 1967, peu après l’indépendance, à l’issue d’un coup d’Etat. Il a régné d’une main de fer dans un gant de velours pendant 38 ans, avant de s’en aller de sa propre mort en 2005.
Le fils, Faure Gnassingbé, qui lui a succédé dans la ruine, le sang, les pleurs, et la désolation, tient à son tour un pouvoir solitaire et absolu depuis lors. L’année dernière, après 20 ans de règne, il a décidé sur un coup de tête de changer unilatéralement la Constitution, instaurant un régime parlementaire et supprimant ainsi le suffrage universel direct pour choisir le président de la République. Par ce tour de passe-passe constitutionnel, Faure Gnassingbé n’est plus élu et devient monarque à vie afin de prolonger éternellement la jouissance du pouvoir. Ayant lamentablement échoué dans tous les domaines, sa seule ambition de mourir au pouvoir comme son géniteur. Le bien-être et le bonheur de son peuple et le développement du Togo, sont le cadet de ses soucis.
Pendant que Faure Gnassingbé s’accroche de toutes ses tripes au trône, le Togo ne cesse de ses sous-développer allègrement. Alors que dans le voisinage, le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire, etc. avancent, progressent.
De 1967 à 2025, pendant que le père, puis le fils s’arc-boute au pouvoir au Togo, 13 présidents se sont succédé au Bénin, même si nombre d’entre eux ont accédé au pouvoir par coup d’Etat militaire ; 12 chefs d’Etat ont défilé au Ghana ; la France, soutient indéfectible de la dynastie Gnassingbé a connu 9 présidents ; aux Etats-Unis d’Amérique, 11 chefs se sont passé le témoin.
Pendant ce temps, la famille Gnassingbé est solidement scotchée au pouvoir…
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Togo, suivez Africa-Press