Africa-Press – Togo. Mercredi 9 avril, les habitants de Djigniandjoaga, localité située dans la préfecture de Kpendjal Ouest, ont été témoins de deux événements aussi inédits qu’inquiétants: une attaque par drone kamikaze contre un poste avancé des Forces de défense et de sécurité (FDS) et l’enlèvement mystérieux d’une femme, veuve d’un homme tué par les groupes armés un an plus tôt. Deux faits qui interrogent la nature et la violence de la menace djihadiste dans le nord du Togo.
Alors que le régime continue d’entretenir le flou sur la situation sécuritaire au Nord du Togo après la publication du rapport de la fondation Konrad Adenauer qui présente un tableau inquiétant de la région, sur le terrain les groupes armés ne lâchent pas du lest.
Pour la première fois depuis le début des incursions djihadistes sur le territoire togolais, une attaque a été menée à l’aide d’un drone kamikaze, dans la matinée du 9 avril 2025. Le poste opérationnel avancé de Djigniandjoaga a été la cible de cet assaut technologique. Le bilan fait état de plusieurs blessés dont quatre grièvement dans les rangs des FDS.
Ce changement de mode opératoire semble confirmer des informations non officielles, relayées au début du mois d’avril, selon lesquelles ces groupes armés auraient été récemment ravitaillés en matériel de guerre.
L’usage d’un drone explosif donne aujourd’hui du crédit à ces alertes, et doit pousser les autorités à redoubler de vigilance. Le risque est désormais que les zones frontalières soient exposées à des attaques d’un nouveau genre, bien plus difficiles à anticiper.
Cette évolution soulève de sérieuses interrogations sur la capacité des groupes armés à se réarmer et à s’adapter rapidement, ainsi que sur les circuits d’approvisionnement qui échappent encore au contrôle des forces étatiques. Désormais après les EID, l’armée devrait aussi faire face aux attaques par drones.
Le même jour, à quelques heures d’intervalle, selon des sources locales, une femme a été enlevée dans le village de Djigniandjoaga, aux environs de 21h. Son enlèvement, inédit dans le contexte de cette crise sécuritaire, soulève de nombreuses interrogations: pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? S’agit-il d’un acte de représailles, d’un recrutement forcé, ou d’un message adressé à la population ou aux autorités ?
Ce rapt révèle une nouvelle facette de la stratégie de la terreur: la pression psychologique sur les civils, l’usage de la peur comme arme pour fracturer les liens communautaires et semer la méfiance. Jusqu’ici, les femmes, bien que vulnérables, n’avaient pas été ciblées de manière aussi directe.
Source: lalternative.info
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